Entrée du personnel
Filmés sur leur lieu de travail dans la répétition des gestes quotidiens, les travailleurs des abattoirs industriels parlent de leur souffrance. A l’usure accélérée des corps due à des cadences presque insoutenables, s’ajoutent les cauchemars, le stress, la peur des accidents, l’angoisse d’un horizon bouché. Heureusement, nous sommes entre Normandie et Bretagne, et le bord de mer est là pour les moments de détente, pour la retraite tant espérée.
L’image est saisissante : sous l’éclairage au néon d’une usine qui jour et nuit transforme les bêtes vivantes en barquettes de viande, la chair des animaux rencontre brutalement celle des hommes. Largement mécanisé, le travail d’abattage et de boucherie n’en est pas moins dangereux, bruyant, traumatisant, abrutissant. En voix off s’entendent les témoignages d’ouvrières et d’ouvriers qui racontent ce que ça fait à la chair et à l’âme de passer sa vie là, à côtoyer les bêtes que l'on tue, que l'on débite à la hache ou au couteau et que l'on emballe pour les vendre – en promotion - dans les supermarchés. A l’exception des syndicalistes qui ont pris le risque d’être à l’image, les témoignages anonymes forment un chœur de toutes ces vies broyées. Posant à l’extérieur de leur usine, certains ouvriers miment dans une sorte de chorégraphie ces gestes qu’ils effectuent des milliers de fois par jour et auxquels ils refusent que leurs vies se réduisent.
Source : Eva Ségal
Entrée du personnel
Direction artistique / Conception
:
Manuela Frésil
Son
:
Benjamin Rosier
Production / Coproduction de l'œuvre vidéo
:
Ad libitum, Mil Sabords, Yumi Productions, Nantes - TV câble ; Participation de CNC. Aide à l'écriture, CNC. Contribution financière au court métrage, Conseil général des Côtes-d'Armor, Mission pour le patrimoine Ethologique, Périphérie - Cinéastes en résidence, Procirep, Région Haute-Normandie, Région Pays de La Loire