May B
2021 - Réalisateur-rice : Mambouch, David
Chorégraphe(s) : Marin, Maguy (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Numeridanse
May B
2021 - Réalisateur-rice : Mambouch, David
Chorégraphe(s) : Marin, Maguy (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Numeridanse
May B, le film
Elle est de ces artistes qui creusent des sillons durables et profonds, qui bouleversent les existences. Depuis plus de 35 ans, Maguy Marin s’est imposée comme une chorégraphe majeure et incontournable de la scène mondiale. Elle occupe depuis le début des années 80 une place à part dans le paysage de la danse contemporaine. Fille d’immigrés espagnols, son œuvre est un coup de poing joyeux et rageur dans le visage de la barbarie. Son parcours et ses prises de positions politiques engagent à l’audace, au courage, au combat. Aujourd’hui plus que jamais, elle en appelle à la priorité de s’occuper des enfants, de transmettre.
« Il y a des gestes qui aident à vivre » dit-elle.
En 1981, son spectacle phare, May B, bouleverse tout ce qu’on croyait de la danse. C’est une déflagration dont l’écho n’a pas fini de résonner depuis trente- cinq ans. Se jouant de tous les codes en vigueur, cette œuvre marque l’histoire des arts vivants par la grâce d’un spectacle atemporel, aujourd’hui devenu mythique. Inspirée de l’œuvre de Samuel Beckett, avec ses dix interprètes enduits d’argile, May B saisit une humanité de pauvres, de vieillards, d’exilés, dont les corps difformes se situent aux antipodes de toutes les représentations classiques et idéalisées du corps dansant. L’humanité dans ce qu’elle a de plus fragile et de plus émouvant, poursuivant vaille que vaille son interminable voyage, persistant envers et contre tout dans le sein même d’une fin du monde imminente. « Fini, c’est fini, ça va finir, ça va peut-être finir » sont les mots qui ouvrent et terminent le spectacle – mais May B ne semble pourtant pas sur le point d’en finir : trente-cinq ans, et sept cent représentations plus tard, toujours la même, toujours autre, la pièce continue de faire vivre ses êtres de poussière, de faire aller et venir cette humanité en haillons qui, dirait-on, n’en finira jamais de passer. Traversant les mémoires et le temps, elle nous rappelle notre propre disparition, nos propres disparus, nos épreuves et notre capacité à résister.
Cette pièce demeure à ce jour pour Maguy Marin et sa compagnie le lieu d’une mise en circulation des expériences et des savoirs entre les générations d’artistes qui se sont succédés dans les rôles, au fil des reprises de la pièce. Mais ce qui se transmet ici va bien au-delà de la seule partition chorégraphique : se mettre au travail et pratiquer ensemble entraîne un échange dynamique où le partage, la rigueur, l’exigence, la patience, l’attention, mais aussi l’humilité, la dignité et l’intégrité, sont autant de valeurs sensiblement traversées.
(...)
L’argile redevenue poussière s’effacera peut-être... mais l’expérience impérissable demeure vive et bouleversante dans les mémoires des danseurs comme des spectateurs. Le parcours de la chorégraphe Maguy Marin, un vaste mouvement des corps et des cœurs, une aventure de notre époque, immortalisée et transmise à son tour par l’image de cinéma.
David Mambouch
Marin, Maguy
LA COURSE DE LA VIE
Il y a un lieu de naissance, autre qu’une ville. Toulouse. Un emplacement atteint suite à une série de déplacements provoqués par des mouvements politiques en Espagne. Ainsi, grandir par là, en France, au tout début des années 50. Puis il y a un désir de danser qui se confirme par un enchaînement d’études - de Toulouse, à Strasbourg puis à Mudra (Bruxelles) Maurice Béjart, Alfons Goris et Fernand Schirren ... dans lequel se manifestent déjà des rencontres : les étudiants acteurs du Théâtre National de Strasbourg. Une volonté qui s’affirme avec le groupe Chandra puis au Ballet du XXème siècle. Le travail de création s’amorce aux côtés de Daniel Ambash, et les concours de Nyon et de Bagnolet (1978) viennent appuyer cet élan.
Faire à plusieurs
De 1980 à 1990, portée par la confiance de l’équipe de la Maison des arts de Créteil, la recherche se poursuit avec Christiane Glik, Luna Bloomfield, Mychel Lecoq et la complicité de Montserrat Casanova. Une troupe se constitue renforcée par Cathy Polo, Françoise Leick, Ulises Alvarez, Teresa Cunha, et bien d’autres encore. Chercher toujours, avec une composante, une compagnie qui deviendra en 1985 le Centre chorégraphique national de Créteil et du Val-de-Marne. Une tentative de travailler à plusieurs et pouvoir en vivre, soutenue par une intense diffusion de par le monde. En 1987, la rencontre avec Denis Mariotte amorce une longue collaboration qui ouvre le champ des expériences par un questionnement mutuel hors des cadres d’un champ artistique spécifique.
Faire - Défaire - Refaire
1998, une nouvelle implantation.
Un nouveau territoire pour un nouveau Centre chorégraphique national à Rillieux-la-Pape, dans le quartier de la Velette. Avec la nécessité de reprendre place dans l’espace public. Un croisement de présences qui agit dans un espace commun : Un « nous, en temps et lieu ». Ainsi chercher en ce lieu la distance nécessaire pour renforcer notre capacité à faire surgir « ces forces diagonales résistantes à l’oubli » (H. Arendt).
Le travail se poursuit dans une pluralité de territoires - du Studio, au quartier de la Velette, aux villes partenaires, jusqu’aux villes d’autres pays. Un travail où s’entremêlent des créations, des interventions multiples où l’exigence artistique ouvre des pistes qui dépassent le désir convivial immédiat d’un être ensemble.
Avec l’arrivée en 2006 d’un nouveau bâtiment - pour le CCN de Rillieux-la-Pape. Un lieu à habiter et à cohabiter, un laboratoire citoyen qu’est l’art de la scène destiné aux regards de la cité pour qu’ait lieu le geste d’une poétique publique. Faire que se fabrique et s’exprime par l’adresse publique, de lieux en lieux, de villes en villes, de pays en pays, la part d’existence que l’art nous renvoie. Et par-delà ces multiples endroits, partager les moyens, les outils, les expériences et les actions. Croiser les champs artistiques, créer, soutenir des recherches, ancrer des actes artistiques dans divers espaces de vie sociale, des écoles aux théâtres, des centres d’art aux centres sociaux, des espaces publics aux habitations ouvertes, des lieux de recherches aux maisons de quartier en faisant vivre le geste artistique comme puissance poétique du faire et du refaire les mondes.
L’année 2011 sera celle d’une remise en chantier des modalités dans lesquelles s’effectuent la réflexion et le travail de la compagnie. Après l’intensité de ces années passées au CCN de Rillieux-la-Pape, s’ouvre la nécessité d’une nouvelle étape en reprenant une activité de compagnie indépendante. Cette décision importante répond au désir toujours très vivant et impératif d’expérimenter autrement l’enjeu que présente l’acte de création, comme un potentiel capable de prolonger sous d’autres formes ce qui en est le cœur.
Après un passage de 3 années à Toulouse, ville qui accueillera pour un court temps cette nouvelle aventure, sans répondre favorablement au besoin impérieux d’un espace de travail pérenne pour une compagnie permanente, l’idée d’une installation à ramdam, une ancienne menuiserie acquise en 1995 grâce aux droits d’auteur à Sainte-Foy-lès-Lyon a pris corps. Ce lieu est activé depuis 17 ans par une association qui propose aux artistes des résidences, de la formation et des ouvertures publiques. Ce projet actif et pérenne est actuellement soutenu par la Région Rhône Alpes, l’État et la ville de Sainte-Foy-lès-Lyon.
L’installation de la compagnie dans ce lieu en 2015 permet de continuer à ouvrir l’espace immatériel d’un commun qui cherche obstinément à s’exercer et enclenche le déploiement d’un nouveau projet ambitieux en coopération avec la Cie PARC, la Katet cie et les artistes partenaires, Ulises Alvarez, Laura Frigato et Florence Girardon : RAMDAM, UN CENTRE D’ART.
En savoir plus : https://compagnie-maguy-marin.fr/
Mambouch, David
DAVID MAMBOUCH est formé comme acteur à l’École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre de 2001 à 2004. De 2004 à 2010, il est comédien de la troupe permanente du Théâtre National Populaire. Parallèlement, il tourne en tant qu’acteur pour le cinéma et la télévision.
Après une formation de scénariste aux côtés de Jean-Marie Roth, il co-écrit plusieurs scénarios de long métrage, écrit et réalise également de nombreux courts métrages, notamment avec Laure Giappiconi et Olivier Borle, une mini-série en 12 épisodes intitulée La Grande Cause. Auteur pour le théâtre, il écrit Kaveh Kanes (2003, mise en scène de Catherine Hargreaves, ENSATT), Terrible (Européennes 2004, Théâtre Les Ateliers), Premières Armes (2007, mise en scène par Olivier Borle au TNP), Noires Pensées, Mains Fermes (2008, mise en scène par l’auteur au Théâtre Les Ateliers à Lyon), I-A (2017, mise en scène Olivier Borle au Théâtre des Clochards Célestes) et La fin de l’humanité (2021) commande pour Philippe Vincent (Cie Scènes Théâtre Cinéma). Depuis 2012, il collabore avec la Cie Maguy Marin, comme réalisateur d’abord, pour le film nocturnes, adaptation cinématographique de la pièce éponyme, et aussi comme interprète pour les reprises de May B et Umwelt. Il crée aux côtés de Maguy Marin et Benjamin Lebreton le solo Singspiele, dont il est interprète et créateur sonore.
En 2015, il met en scène Juan (Théâtre National Populaire), puis Hamlet-Machine (Théâtre du Point du Jour) en collaboration avec Philippe Vincent. Il collabore avec le chorégraphe Pierre Pontvianne (Cie PARC) avec lequel il crée la pièce Mass en septembre 2018 aux Ateliers de Paris. En 2018, il réalise le documentaire Maguy Marin - L’Urgence d’Agir (prix de la critique) qui sort en salle en mars 2019. Il réalise également JOTR, d’après la pièce Janet on the Roof du chorégraphe Pierre Pontvianne. Il a également réalisé le film May B , qui sort en salle fin 2020.
En 2021, il compose la musique du spectacle Mangeclous, d’après Albert Cohen mise en scène par Olivier Borle/Théâtre Oblique (Théâtre de la Renaissance) et celle du spectacle Y aller voir de plus près de Maguy Marin (Festival d’Avignon). Pour cette dernière pièce, il collabore avec Anca Bene à la création de films projetés en scène.
Naïa productions
NAÏA Productions a été fondée en 2009, à l’initiative de Séverine Lathuillière et Philippe Aigle, auparavant Directeur Général de MK2 (1997 - 2005) et de Celluloid Dreams (2006 -2008). Le cinéma que nous souhaitons promouvoir est un cinéma intégrant une réflexion sur un monde en mutation accélérée, avec l’exigence de pouvoir le partager avec le plus grand nombre au travers d’histoires fortes. Tous nos projets parlent de gens qui marchent, qui vivent, qui courent, qui interrogent leur monde. Ainsi nous avons le désir d'offrir à nos enfants des fictions narrant un monde dans lequel il ferait mieux vivre pour leur donner envie de le construire. Nous produisons à la fois des fictions, des documentaires, des projets nouvelles écritures, des projets jeune public, pour un public large avec différents niveaux de lecture.
En savoir plus : https://naia.pro/
May B le film
Direction artistique / Conception : David Mambouch
Chorégraphie : Maguy Marin, librement inspirée de l’œuvre de Samuel Beckett.
Interprétation : Ulises ALVAREZ, Laura FRIGATO, Françoise LEICK, Louise MARIOTTE, Cathy POLO, Pierre PONTVIANNE, Agnès POTIÉ, Ennio SAMMARCO, Marcelo SEPULVEDA, Adolfo VARGAS Avec aussi : Alice BÉNETEAUD, Luna BLOOMFIELD, Kaïs CHOUIBI, Leïla KA, Daphné KOUTSAFTI, Antoine LAVAL, Mychel LECOQ, Isabelle MISSAL, Johanna MOALIGOU, Mayalen OTONDO, Rolando ROCHA, Ana RODRIGUEZ, Kerrie SZUCH, Karin VYNCKE
Conception vidéo : Image : Pierre GRANGE, David MAMBOUCH, Alexandre BÉNETEAUD ; Son : Marco PASCAL ; MONTAGE : David MAMBOUCH et Pierre GRANGE ; Étalonnage : Marine LEPOUTRE – Ikenokoï
Costumes : Luisa MARIN
Production / Coproduction de l'œuvre vidéo : Naïa Productions, La Compagnie Maguy Marin - Avec la participation de La Fondation d’Entreprise Hermès et du Théâtre de la Ville-Paris Avec le soutien du Centre National du Cinéma et de l’Image Animée
Durée : 94'
ANIMAL KINGODM, Parole des participants
Les racines de la diversité en danse contemporaine
Noé Soulier : Repenser le mouvement
(LA)HORDE : RÉSISTER ENSEMBLE
CHRISTIAN & FRANÇOIS BEN AÏM ET L'ÉLAN VITAL - échappées chorégraphiques salvatrices
Les Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis
La compagnie Vlovajobpru
Latitudes contemporaines
40 ans de rock et danse
[1930-1960] : Entre Europe et Etats-Unis, un néoclassicisme à l’écoute de son temps
Les Ballets russes ont ouvert la porte à ce qui sera nommé plus tard : le néoclassique. A l’époque, l’expression « ballet moderne » est souvent utilisée pour définir ce renouvellement esthétique : un savant mélange de tradition et d’innovation définit par chaque chorégraphe.
Danses indiennes
Une découverte de la danse indienne au travers de créations chorégraphiques qui la dévoilent, la suggèrent, la revisitent ou la transforment !
Amala Dianor : danser pour donner à voir
La Nouvelle Danse Française des années 80
En France, à l’aube des années 80, une génération de jeunes s’empare du corps dansant pour esquisser leur vision singulière du monde.
Le corps et les conflits
Regard sur les liens qui semblent émerger entre le corps dansant et le monde envisagé comme un organisme vivant.
James Carlès
les ballets C de la B et l'esthétique du réel
Rencontres avec la littérature
La collaboration entre chorégraphe et écrivain fait apparaître de multiples combinaisons. Parfois, ce n’est plus le chorégraphe qui « met en danse » le texte d’un auteur, c’est l’écrivain qui prend la danse pour sujet ou matière de son texte.
Quand le réel s'invite
Comment les œuvres témoignent-elles du monde ? L’artiste contemporain est-il lui-même le produit d’une époque, d’un milieu, d’une culture ?
Danse et performance
Echantillon d’extraits des figures burlesques de la Performance en danse.
Folklores dites-vous ?
Présentation de la manière dont les chorégraphes contemporains revisitent le Folklore.