Inspirée  par la « nouvelle combinaison de robe destinée à la danse théâtrale »  inventée par Loïe Fuller en 1895, Ola Maciejewska explore le potentiel  de devenir objet du corps du danseur à travers le mouvement des tissus.  Tout comme Loïe Fuller, la jeune artiste souhaite enclencher le  mouvement et la fabrication d’images à partir des objets qui  l’entourent. Subjugué par ces danses hypnotiques, l’œil du spectateur  voit les corps se transformer en créature hybride, en gures étranges :  tour à tour, une fleur, une flamme ou encore un oiseau semblent  apparaître. 

«  Je travaille à partir de Loïe Fuller pour mettre en évidence cette  qualité spécifique de mouvement produite par la relation entre le corps  et les objets, parce que je m'intéresse justement à l'hybride et à  l’hybridation des choses. » 

Ola Maciejewska 

Source : Biennale d'art contemporain de Lyon 2017 - Les Mondes flottants

Née en Pologne, Ola Maciejewska est une jeune chorégraphe et performeuse  qui vit et travaille entre Paris et les Pays-Bas. À l’âge de huit ans, elle quitte sa ville natale pour suivre la formation classique de  l’École Nationale du Ballet de Bytom, dont elle sort diplômée en 2000. La même année, elle quitte la Pologne pour les Pays-Bas et rejoint la  formation de la Rotterdam Dance Academy, puis étudie la dramaturgie à l’université d’Utrecht où elle obtient sa maîtrise en 2012. Elle a  travaillé en tant que danseuse et interprète dans les projets de Bruno Listopad (NL), Nicola Unger (NL), Philippe Quesne (FR), Bojan Djordjev  (SR). Comme chorégraphe, elle développe depuis 2011 Loïe Fuller : Research, qu’elle a présenté en Espagne, en Pologne, aux Pays-Bas et en  France, notamment pour l’ouverture de saison du CND à Pantin en octobre  2015. En 2014, elle réalise COSMOPOL un film en 16mm et crée TEKTON, son  premier solo, au Théâtre de l’Usine de Genève qui a été présenté au  Rotterdamse Schouwburg puis au Festival actOral 2015 de Marseille.    

Le travail d’Ola Maciejewska se concentre sur les pratiques, les processus d’apprentissage et la transmission d’un héritage qu’elle nomme Thing Dances – une approche au sein de laquelle les techno- logies, objets, équipements, espaces, artefacts et instruments sont impliqués dans le processus de production du mouvement. Après avoir travaillé la « structure dansante » de Loïe Fuller dans Loïe Fuller: Research et Bombyx Mori, le rocher de Sisyphe dans Tekton et Cosmopol, elle incarne un genre particulier d’histoire de la danse comme réponse à la crise écologique qui appelle à inventer de nou- velles formes d’engagement et une nouvelle grammaire. Elle vient de recevoir une bourse du Watermill Center, fondé par Robert Wilson, pour sa prochaine création intitulée CYKLE. 

Source : programme du CND (2022)

Depuis 2001, le Centre national de la danse (CND) réalise des captations de ses programmations de spectacle et de pédagogie et crée des ressources à partir de ces représentations filmées (interviews, conférences dansées, rencontres avec des artistes, démonstrations, grandes leçons, colloques spécialisés, montages thématiques, etc.).