La Danse des sept tours
Extrait2023 - Réalisateur-rice : Anité-Gbouhi, Lelly Kossa
Chorégraphe(s) : Gnarigo, Florence (Benin)
Présentée dans la/les collection(s) : Emergences
Producteur vidéo : Institut Français du Togo
La Danse des sept tours
Extrait2023 - Réalisateur-rice : Anité-Gbouhi, Lelly Kossa
Chorégraphe(s) : Gnarigo, Florence (Benin)
Présentée dans la/les collection(s) : Emergences
Producteur vidéo : Institut Français du Togo
la Danse des sept tours
La Danse des sept tours est un duo chorégraphique et théâtral directement inspiré par le poème du romancier et dramaturge français Laurent Gaudé, Le Chant des sept tours (in De Sang et de Lumière, Actes Sud, 2017). Saisie par le lyrisme et la force de ce texte racontant la tragédie humaine de la traite négrière, la chorégraphe Florence Gnarido entreprend d’en livrer une adaptation chorégraphique tout en conservant une place importante aux mots, avec la collaboration de la comédienne béninoise Florisse Adjanohoun.
La pièce participe d’une réflexion sur la mémoire : celles des captifs que sept tours - pour les femmes – et neuf pour les hommes, autour de l’arbre de l’oubli, visaient à effacer; celle tiraillée d’un pays, le Bénin, qui participa activement au commerce triangulaire ; celle aussi ravivée par le retour dans l’ancien royaume du Dahomey des 26 trésors royaux, pillés pendant la conquête coloniale et restitués en 2021 par la France, que des centaines de milliers de Béninois ont pu redécouvrir, lors d’une exposition magistrale à Cotonou en 2022.
Pour créer cette pièce, Florence Gnarigo se documente abondamment sur l’esclavage, recueille la parole des habitants de Ouidah, l’un des principaux points d’embarquement vers les Amériques. La scénographie et le matériel chorégraphique suggèrent les rapports de domination qui subsistent entre cultures au Bénin. Originaire du Nord, la chorégraphe rappelle par son costume le lourd tribut des populations de cette région à l’esclavage, razziées et vendues par les royaumes du Sud. Objet du quotidien rural, la calebasse représente cette mémoire recueillie, urne funéraire fragile qui frappe sur le cœur et contre l’oubli. Aux danses du Rwanda et d’Afrique du Sud, se mêlent des danses de cérémonie, aux traits assez similaires, des Waama, des Berba et des Otammari, dits peuple Somba du Nord, encore parfois considérés par ceux du Sud comme sauvages ou dénués de civilisation.
Hommage aux millions d’esclaves africains arrachés dans une brutalité extrême à leur terre, la pièce se termine tel un rituel : au milieu d’un cercle de statuettes symbolisant les âmes des déportés, la danse, témoignage de leur histoire douloureuse, vient les délivrer de l’oubli. « A chaque fois que je danse ce spectacle, rapporte la chorégraphe, j’ai l’impression qu’à la fin, je libère les esprits des esclaves, et que leurs âmes s’envolent en paix : leur lutte n’aura pas été vaine car le souvenir de leur tragédie se perpétue ».
Création : 12 décembre 2022 à l’Institut Français du Togo, Lomé.
Tournée 2023 : Ghana, Bénin, Togo, Côte d'Ivoire.
Captation du 7 décembre 2023, Festival Instant Togo, Espace Fiôhomé, Lomé.
Source : Interview de Florence Gnarigo par Anne Décoret-Ahiha, 16 juin 2023, Cotonou (Bénin), 8 décembre 2023, Lomé (Togo)
Gnarigo, Florence
Née en 1992, à Natitingou, dans le Nord du Bénin, Florence Gnarigo obtient son DT (Diplôme de Technicienne en Sciences et Techniques des arts), spécialité musique piano, à l’ESMA, une école secondaire d’Abomey-Calavi, dans la périphérie de Cotonou. En 2017, elle rejoint la quatrième promotion de l’Ecole de danse d’Irène Tassembedo (E.D.I.T.) à Ouagadougou (Burkina Faso) dont elle sort diplômée quatre ans plus tard. En 2018, elle participe au stage "Danse noire" à l’Ecole des sables, au Sénégal. Elle intègre ensuite la compagnie d’Irène Tassembedo et danse dans le trio Des maux de nous (Carthage danse, juin 2019), une pièce sur les blessures et souffrances des jeunes femmes confrontées à des maternités précoces. Elle figure également dans Yiiki ! Lève toi !, création pour 12 interprètes, initialement programmée dans le cadre de la Saison Africa 2020 mais jouée en septembre 2021 dans le festival « C’est comme ça », à l’Echangeur - CDCN Château Thierry (France). A cette occasion, elle présente son premier solo, Etats de choc, dont elle avait entrepris la création lors d'une résidence au Centre chorégraphique Multicorps de Cotonou, en avril 2021.
En Juillet 2021, elle est sélectionnée par le chorégraphe togolais Kossivi Afiadegnigban pour sa pièce Vonvonli, en tournée africaine en 2022 - 2023. A cette même période, elle se lance dans une nouvelle création : La Danse des sept tours, en collaboration avec la comédienne Florisse Adjanohon (coproduction Institut Français du Bénin, Togo Créatif).
En mai 2023, le chorégraphe congolais Delavallet Bidiefono l'invite au Centre de Développement Chorégraphique Baning'art qu'il a crée à la sortie de Brazzaville, pour reprendre le solo Sorcières Kimpa Vita évoquant la figure historique de Kimpa Vita, jeune martyr africaine au destin similaire à celui de Jeanne d'Arc.
Source : Interview de Florence Gnarigo par Anne Décoret-Ahiha, 10 juin 2021, 16 juin 2023, Cotonou (Bénin)
Adjanohoun, Florisse
Florisse Adjanohoun est une actrice, comédienne, conteuse, metteuse en scène et entrepreneure culturelle béninoise. Elle débute le théâtre en amateur en 1984 et fonde dix ans plus tard, avec quatre autres comédiens, le Théâtre Wassangari dédié au conte théâtralisé. En 2000, elle crée sa propre compagnie, Parole en scène, qui œuvre pour la création contemporaine et un théâtre engagé.
Au cours de ses trente années de carrière, qui l’ont mené sur les scènes théâtrales africaines, européennes et américaines, Florisse Adjanohoun a collaboré avec de nombreux metteurs en scène : Odile Sankara, Tola Koukoui, René Loyon, Jean-Michel Coulon, Philippe Adrien, Rodrigue Norman, Eric Mapuya, Vangdar Dorsuma, Jean Lambert-wild.... Elle a tourné dans de nombreux films et séries télévisées (Le Champ des oubliés, de Roger Gbekou, L’Orage africain, de Sylvestre Amoussou, Le Voyage des oubliés, de Senami Kpètèhogbé…) et décroché plusieurs récompenses : Prix Canal + 2012 de la meilleure actrice dans Le Prix à payer, de Maxime Tchincoun ; Prix Canal + 2014 de la meilleure interprète féminine dans Les Avalés du grand bleu, du même réalisateur.
Autrice, son texte Atakoun (1998) est lauréat en 1999 du Prix du meilleur spectacle Bénin Golden Awards et reçoit la même année le Prix du meilleur texte aux Journées théâtrales de Carthage (JTC). Lors de la 22° édition de cet évènement tunisien dédié au quatrième art, en novembre 2021, elle reçoit un hommage pour l'ensemble de sa carrière théâtrale et artistique.
Source Biographie de Florisse Adjanohoun.
Anité-Gbouhi, Lelly Kossa
Diplômée de l'Institut Supérieur de l'Image et du Son de Ouagadougou en 2009, Lelly Kossa Anité-Ghouhi débute comme scripte sur des séries télévisées et des longs-métrages au Burkina Faso et au Togo. Réalisatrice, elle remporte en 2022 le Grand Prix de la Semaine Nationale du Cinéma Togolais avec son court-métrage Parfois le destin. Déléguée du Festival du film documentaire de Blitta, au Togo, de 2017 à 2022, et représentante du Festival du film Espoir-Fife sur l'édition Togo, elle est actuellement chargée de production du programme européen Togo Créatif, à l'Institut Français du Togo, à Lomé. Elle a réalisé les captations des spectacles programmés lors du Festival Instant Togo, qui s'est déroulé à Lomé, Tsévié et Agbodrafo en décembre 2023.
La Danse des sept tours
Direction artistique / Conception : Florence Gnarigo
Chorégraphie : Florence Gnarigo
Interprétation : Florence Gnarigo & Florisse Adjanohoun
Texte : Laurent Gaudé, "Le Chant des sept tours", tiré de Du Sang et de Lumière, recueil de poésies, Actes Sud, 2017.
Musique originale : Hermann Aholodé
Musique additionnelle : "Summertime", reprise par Angélique Kidjo.
Lumières : Petit Daniel Duevi-Tsibiaku
Décors : Bertrand Soglo
Production / Coproduction de l'œuvre chorégraphique : Florence Gnarigo, Institut Français du Bénin, Togo créatif (Institut Français du Togo, Goethe Institute, Union européenne). Soutien : Centre chorégraphique Multicorps de Cotonou
Production / Coproduction de l'œuvre vidéo : Institut Français du Togo
Durée : 38 mn
Partenaires
Le dépôt de cette vidéo a été possible grâce au soutien de l'Institut Français, de la Métropole de Lyon et de la Ville de Lyon dans le cadre du projet 2023 - 2024 "Développement de ressource numérique sur la création chorégraphique africaine et outil pour la formation artistique, à la critique d’art et à la médiation culturelle au Bénin et au Togo » porté par Anne Décoret-Ahiha.
Danse et arts numériques
Danse sur Mobilier urbain dissuasif
CHRISTIAN & FRANÇOIS BEN AÏM ET L'ÉLAN VITAL - échappées chorégraphiques salvatrices
Les Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis
40 ans de rock et danse
La Nouvelle Danse Française des années 80
En France, à l’aube des années 80, une génération de jeunes s’empare du corps dansant pour esquisser leur vision singulière du monde.
Memories (ou l'oubli)
Rencontres avec la littérature
La collaboration entre chorégraphe et écrivain fait apparaître de multiples combinaisons. Parfois, ce n’est plus le chorégraphe qui « met en danse » le texte d’un auteur, c’est l’écrivain qui prend la danse pour sujet ou matière de son texte.
Folklores dites-vous ?
Présentation de la manière dont les chorégraphes contemporains revisitent le Folklore.
Corps dansants
Focus sur la variété des corps que propose la danse contemporaine et la manière de montrer ces corps : de la nudité complète au corps tout à fait caché ou recouvert.
Pantomimes
Présentation de la pantomime dans les différents courants de la danse.
Danse et musique
Le rapport entre musique et création chorégraphique se décline différemment selon les courants, selon les siècles.
Danse et percussions
Découvrez de quelles manières ont collaboré chorégraphes et éléments percussifs.
La filiation « américaine » de la danse moderne. [1930-1950] De la Modern Dance expressive à une vision moderne abstraite.
Dansons Maintenant ! Festival de danse contemporaine au Bénin
EIVV 2022 Danse avec la caméra
Charles Picq, réalisateur en danse
Sacré Sacre
Classique, tellurique, chamanique, révolutionnaire ? Le 29 mai 1913, la première du "Sacre du printemps" de Nijinski fit scandale. Ce webdoc vous raconte l'histoire de cette pièce majeure qui a inspiré tant de chorégraphes.