Les corps étrangers
2006
Chorégraphe(s) : Attou, Kader (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Kader Attou (direction 2008-2022)
Producteur vidéo : Château Rouge production
Les corps étrangers
2006
Chorégraphe(s) : Attou, Kader (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Kader Attou (direction 2008-2022)
Producteur vidéo : Château Rouge production
corps étrangers (les)
Ce qui fait en partie l’identité de la cie Accrorap, c’est la capacité de Kader Attou à faire dialoguer des “corps étrangers“. Il y a dans le parcours d’Accrorap un certain nombre de rencontres qui ont produit du sens et qui nous ont fait avancer vers plus de compréhension, plus de tolérance, plus d’humanisme.
Afin d’approfondir cette capacité à faire naître le dialogue, il s’agit aujourd’hui de réunir des artistes venus de différentes cultures et avec lesquels (pour la plupart), la compagnie a déjà travaillé.
Le dialogue entre les cultures est aujourd’hui une nécessité dans un monde global où une culture dominante a tendance à imposer ses normes et où la pensée unique s’installe.
Il s’agit, en respectant l’identité de chacun, de trouver les “points de rencontres”, les possibilités de dialogue et de partage pour construire avec la danse un espace d’harmonie qui puisse questionner l’avenir.
Cependant, cette harmonie recherchée peut être perturbée par des “corps étrangers”, fléaux modernes (terrorisme, intégrismes, conflits, maladies….) ou simples petits grains de sable qui empêchent la vie de se dérouler en toute tranquillité.
C’est dans ce va et vient entre harmonie et perturbation que Kader Attou nous parle de la “condition humaine”.
La création musicale tout comme la scénographie sont associées à une œuvre du 15ème siècle : Le jugement dernier de Rogier van der Weyden, un retable qui se trouve aux Hospices de Beaune.
Attou, Kader
Danseur, chorégraphe et directeur artistique de la Cie Accrorap, Kader Attou est un des représentants majeurs de la danse hip-hop. Avec une démarche artistique humaniste et ouverte sur le monde qui fusionne les influences et décloisonne les genres, Kader Attou a contribué à transformer le hip hop en une nouvelle scène de danse, faisant émerger une danse d’auteurs reconnue comme une vraie spécificité française.
LA FIÈVRE DES ANNÉES 1990
En 1989, dans la fièvre de la découverte du breakdance, Kader Attou crée la Cie Accrorap avec ses amis du cirque Eric Mezino, Chaouki Saïd, Lionel Frédoc et Mourad Merzouki pour sortir de la performance de rue et apporter du sens à leur chorégraphie. Acrobaties, break et danse classique font le succès d’Athina lors de la Biennale de la danse de Lyon en 1994, qui préfigure une révolution chorégraphique et consacre la naissance d’une danse hip hop capable d’investir un plateau de théâtre.
VOYAGES ET RENCONTRES : LE COEUR D’UNE DÉMARCHE ARTISTIQUE
Depuis 1996, Kader Attou dirige seul la Cie Accrorap poursuivant cette aventure collective avec de nombreuses créations et tournées en France et à l’étranger. Il inscrit sa danse dans le partage, le dialogue des cultures et le croisement des esthétiques.
Son écriture s’inspire de différentes disciplines comme le cirque, la danse contemporaine et la danse indienne, les arts visuels, la musique traditionnelle arabe, classique, hip hop ou électro acoustique. Il cherche dans les voyages et les rencontres la matière qui nourrit ses œuvres. Ainsi, Anokha (2000) mêle hip hop et classique indien tandis qu’avec Les corps étrangers (2006), il crée un pont entre la France, l’Inde, le Brésil, l’Algérie et la Côte d’Ivoire. Enfant de l’immigration, les questions de l’identité, de la différence et de l’altérité fondent sa démarche, transformant sa danse en un lieu de convergence où se construit une communauté de corps et d’émotions.
CRÉER DES UNIVERS SENSIBLES POUR RÉVÉLER LA POÉSIE DU HIP-HOP
Dès le début, il considère la danse hip-hop comme une discipline d’art et de recherche mais aussi, et c’est ce qui fait sa singularité, comme un moyen de témoigner sur la condition humaine, de réfléchir sur des questions de société.
Prenant la liberté d’inventer une danse riche qui ne s’interdit rien, il ne cesse de renouveler le hip hop avec créativité sans renier ses valeurs fondatrices. Avec Symfonia Pieśni Żałosnych du compositeur polonais Henryk Górecki, il sera le seul chorégraphe hip hop à créer à partir d’une oeuvre musicale intégrale et classique, explorant le lien entre les énergies, les intentions de sa danse plurielle et celles de la musique et des instruments. En 2021, il crée Les Autres, une pièce pour six danseurs issus des esthétiques hip hop et contemporaines, et deux musiciens aux instruments aussi rares qu’atypiques, un Cristal Baschet et un thérémine. Avec cette création, Kader Attou renoue le dialogue entre la musique, la danse et la scénographie dans un univers qui fait la part belle à l’étrange poétique.
DES ACTES ET UNE RECONNAISSANCE
En 2008, Kader Attou est nommé directeur du CCN de La Rochelle et du Poitou-Charentes, devenant ainsi le premier chorégraphe hip hop à la tête d’une telle institution. Il développe un projet culturel de territoire d’envergure avec une forte dimension internationale. Il accompagne l’émergence de nombreuses compagnies et crée en 2016, le Festival Shake qui soutient la diversité de la danse hip hop. En 2013, il est promu au rang de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres. En 2015, il est nommé Chevalier dans l’Ordre National de la Légion d’Honneur.
Depuis 2022, il s’est installé à la Friche la Belle de Mai à Marseille et s’implante dans la Région Sud. Il est artiste associé à Scènes et Cinés, Scène conventionnée Art en territoire – Istres Ouest Provence.
Source : Compagnie Accrorap
En savoir plus : accrorap.com
Les corps étrangers
Direction artistique / Conception : Kader Attou
Chorégraphie : Kader Attou
Interprétation : Vaishali Trivedi, Prashant Shah, Fouaz Bounechada, Hichem Serir Abdallah, Clarisse Doukpe Tchellas, Guylaine Noyon, Thô Anothaï, Pierre Bolo, Sébastien Vela Lopez, Kader Attou
Musique originale : Philippe Jacquot
Lumières : Françoise Michel
Costumes : Nadia Genez
Autres collaborations : Gilles Rondot (Conception graphique)
Production / Coproduction de l'œuvre chorégraphique : Cie Accrorap, la Coursive Scène Nationale de La Rochelle, Le Prisme de Saint-Quentin-en-Yvelines, l’Espace Planoise à Besançon, la Caisse des Dépôts et Consignations, le CCN de Franche-Comté à Belfort, L’ AFAA, le ministère de la Culture et de la Communication – DRAC de Franche-Comté, le Conseil régional de Franche-Comté et la Fondation Beaumarchais
Durée : 57 minutes
Les corps étrangers
Les Corps étrangers, spectacle donné à Vesoul le 25 mars 2006
Ça y est, le spectacle est arrivé à son terme, dans sa magnificence ; j’ai eu le privilège gratifiant d’assister à celui qui s’est donné à Vesoul au Théâtre Edwige Feuillère : du monde, des gens de tous âges, des jeunes… Après le spectacle on ne s’en va pas, on reste là pour remercier la troupe ; les enfants dansent dans le hall saluant les danseurs qu’ils ont déjà rencontrés l’après-midi.
Corps étrangers, corps musique, corps lancés, balancés, éjectés de leur pesanteur…
Ça a débuté comme ça : un corps secoué, désarticulé - celui de Thô Anothaï - se devine dans une lumière doucement montante qui suit la musique; de derrière le retable arrive la procession lente des corps accordés dont les épaules ou les mains jointes font un chemin où s’avance Kader Attou ; images emboîtées : ici les danseurs portent leur chorégraphe, des hommes et des femmes, ailleurs, se portent et se supportent.
Tout au long du spectacle il y a ces joutes pour montrer qui est le meilleur, en même temps une complicité des corps à jouer les uns pour les autres. Les uns avec les autres, avec ceux du retable - immenses panneaux mobiles, translucides - sur lequel les élus et damnés sont devenus les peuples d’aujourd’hui. Et c’est tout ça qui s’avance et qui danse, fougueusement, sur tous les plans, sur tous les axes, toute la scène vibre, sur tous les tempos ; les lents eux-mêmes emplis de cet immense appétit de vie.
Josianne Battaillard
Les racines de la diversité en danse contemporaine
(LA)HORDE : RÉSISTER ENSEMBLE
Les Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis
La compagnie Vlovajobpru
Amala Dianor : danser pour donner à voir
Le corps et les conflits
Regard sur les liens qui semblent émerger entre le corps dansant et le monde envisagé comme un organisme vivant.
LES CENTRES CHORÉGRAPHIQUES NATIONAUX
[1970-2018] Développements néoclassiques : diffusion mondiale, répertoires multiples et dialogues avec la danse contemporaine
Avec les années 1970, l’élan des artistes vers un nouveau classique a plus d’un demi-siècle et ainsi plusieurs générations se sont déjà déployées depuis les Ballets Russes. Au fil des décennies, chacun a défendu ou défend la danse classique sous le signe de la nouveauté, de la singularité, de la connexion avec les autres arts et avec les préoccupations de son temps.
James Carlès
Folklores dites-vous ?
Présentation de la manière dont les chorégraphes contemporains revisitent le Folklore.
Le défilé de la Biennale de la danse
La Biennale de la danse
La Maison de la Danse de Lyon
Corps dansants
Focus sur la variété des corps que propose la danse contemporaine et la manière de montrer ces corps : de la nudité complète au corps tout à fait caché ou recouvert.
Féminin - Masculin
Promenade entre les différentes conceptions et réceptions des genres dans les différents styles et époques de la danse.
Danse et percussions
Découvrez de quelles manières ont collaboré chorégraphes et éléments percussifs.
Carolyn Carlson, a woman of many faces
Pica, le Minotaure et ses Muses
Pourquoi je danse ?
Hip hop / Influences
Ce Parcours présente un aperçu des racines de la danse Hip Hop.