Pour ce solo interactif et participatif, Wagner Schwartz réactive la célèbre figure du Bicho (en  français, la « bête »), sculpture en métal et modulable que l’artiste  brésilienne Lygia Clark a déclinée en série au tout début des années 1960. Le performeur commence par manipuler une réplique en plastique de l’objet original, ainsi que le permet son système en charnières, avant d’inviter le public à en faire de même, cette fois avec un autre type de bête : son propre corps nu. Par-delà l’hommage à la plasticienne et à  l’apport du néo-concrétisme à l’histoire du corps en art, La Bête organise le glissement entre deux types de plasticité (de l’art/de la vie) pour  questionner l’intimité de ce corps réifié, devenu aussi instrumental qu’un Bicho de Clark. Avec cette performance, Wagner Schwartz  prolonge sa réflexion sur la relation à l’Autre et à l’étranger en organisant une rencontre résolument frontale avec le public, placée sous  le signe de la tactilité.

Né à Rio de Janeiro en 1972, Wagner Schwartz vit et travaille entre São Paulo et Paris. Après des études de lettres modernes, il évolue dans plusieurs groupes de recherche et d’expérimentation chorégraphiques en Amérique du Sud et en Europe. Auteur de huit créations depuis 2003, pour lesquelles il fut plusieurs fois primé, il est également interprète pour Rachid Ouramdane, Sheila Ribeiro, Yves-Noël Genod ou Pierre Droulers, et a collaboré récemment avec les cinéastes Judith Cahen et Masayasu Eguchi.

Depuis 2001, le Centre national de la danse (CND) réalise des captations de ses programmations de spectacle et de pédagogie et crée des ressources à partir de ces représentations filmées (interviews, conférences dansées, rencontres avec des artistes, démonstrations, grandes leçons, colloques spécialisés, montages thématiques, etc.).