Good for...
2001 - Réalisateur-rice : Ouramdane, Rachid
Chorégraphe(s) : Buffard, Alain (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse
Producteur vidéo : pi:es
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
Good for...
2001 - Réalisateur-rice : Ouramdane, Rachid
Chorégraphe(s) : Buffard, Alain (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse
Producteur vidéo : pi:es
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
Good for...
Comment d’une pièce à caractère autobiographique – Good Boy – déplier des histoires plus génériques, tel a été́ le pari de Good for..., pièce pour quatre danseurs. Le solo a en effet une grande capacité à exposer le corps plus que n’importe quelle forme ; et en même temps, il semble inséparable de son interprète. Un autre corps, des corps autres : peut-on dire encore qu’il s’agit du même solo ? Je voulais voir ce que donneraient, transposées à d’autres corps, chacun porteur d’une histoire individuelle, les propositions de ce premier travail.
Les présences de Matthieu Doze, Rachid Ouramdane et Christian Rizzo piègent le dispositif du solo, en ce sens qu’elles en défigurent chacune des séquences. Quelque chose de l’identification du danseur au solo et du solo au danseur s’y trouve empêché. Si Good Boy trafique avec la maladie et la fragilité de notre corps, il s’agit bien d’une exposition d’un corps singulier dont les strates respirent et transpirent sa propre histoire. Pour autant, il ne s’agit pas ici d’autobiographie déguisée, encore moins de biographies démultipliées. En s’appuyant sur les différences de chacun, Good for... déplace l’enjeu politique et social du solo initial vers la question de la communauté et de sa difficile figuration. Démultiplier les présences produit autant de pistes pour représenter les enjeux chorégraphiques et sociaux de Good Boy. Pour autant : c’est moins une communauté indivise qui apparaît, réconciliée ou non, qu’une démultiplication des singularités.
D’une expérience particulière peuvent surgir des tralalas. Good Boy se risquait au tragique, Good for... lui aura substitué sans que cela ait été intentionnel un parti pris ludique, ironique, amusé à tout le moins. On peut dire que l’on passe du corps-je au corps-jeu.
La nécessité du contrepoint produit par chacun ayant incliné l’en- semble du projet dans le sens d’une complicité amusée.
Nous avons, lors de notre première présentation au Crestet-centre d’art, établi un rapport de plasticité et d’élasticité spécifique, dû à l’architecture du lieu. L’espace en L des galeries d’exposition où nous dansions et les baies vitrées, ou plutôt les vitrines qui nous séparaient du public debout dans le jardin carré renforçaient la dis- tance et la séparation entre le spectateur et les interprètes, l’obligeant ainsi à assumer le choix qu’il avait fait de regarder tel ou tel d’entre nous. L’espace permettait un jeu du visible et du non-visible, une démultiplication et une réduction de nos présences. Ce dispositif dans le White Cube* favorisait également une certaine distanciation de l’objet traité.
Explorer d’autres possibles dans les espaces de représentation où nous nous produisons suppose un travail en amont. Cela nous oblige à repenser les composants de la pièce initiale comme une nouvelle étape, pour mieux désamorcer ce qui a été́ construit pendant la précédente.
Nous avons mis l’accent sur la production sonore de nos corps : des splash et des boum. Et sur la capacité à chacun de se rendre poreux à sa propre féminité : des talons oui, mais pas de falbalas (nous sommes toujours dans le White Cube*).
Les bons garçons sont devenus des mauvais garçons, et réciproquement. Les bons garçons vont au paradis, les mauvais vont partout. Et font pas de chichis.
Alain Buffard
* White Cube : l’espace ouvert et blanc, dépourvu de tout signifiant pré-établi, favorable aux expériences avant-gardistes, devenu le paradigme de la galerie d’art, aurait été défini et théorisé pour la première fois par le critique Brian O’Doherty en 1976.
Buffard, Alain
1960-2013.
Alain Buffard commence la danse en 1978 avec Alwin Nikolais au Centre national de danse contemporaine d'Angers. Interprète de Brigitte Farges, Daniel Larrieu ou Régine Chopinot, il devient assistant à la Galerie Anne de Villepoix et couvre l'actualité des arts visuels en France pour pour deux quotidiens norvégiens.
En 1996, il fait deux rencontres déterminantes, Yvonne Rainer et Anna Halprin avec qui il travaille en tant que lauréat de la "Villa Médicis - hors les murs".
En 1988, Alain Buffard chorégraphie un premier solo "Bleu nuit", puis "Les Maîtres Chanteurs" de Wagner mise en scène Claude Régy au Théâtre du Châtelet en 1989. Sa dernière création "Tout va Bien", pièce pour huit interprètes, a été présentée au festival Montpellier Danse les 21 et 22 juin 2010. Il a réalisé un film vidéo "Des faits et gestes" défaits pour la Villa Gillet à Lyon en décembre 2001. Il a également réalisé un film avec et autour de Anna Halprin à San Francisco, "My lunch with Anna" (2004).
L'association pi:es est fondée en 1998. Depuis sa création, ce sont 14 productions (créations chorégraphiques, films, installations videos) qui tournent de part le monde: Centre Pompidou-Paris, Montpellier Danse, Les Subistances-Lyon, Arsenic-Lausanne, Fondation Serralves-Porto BIT-Bergen, Festival d'Athènes, Festival Panorama-Rio de Janeiro, DTW-New York...
Il est co-commissaire de l'exposition « Campy, vampy, tacky » à La Criée-Rennes en 2002. Artiste professeur invité au Fresnoy pour la saison 2004/2005, il présente l'exposition « Umstellung/Umwandlung » à Tanzquartier-Vienne en 2005. En 2013 à Nîmes, il conçoit « Histoires Parallèles: Pays Mêlés », un projet original mêlant commissariat d'exposition, programmation spectacle vivant et conférences autour des questions de territoire et de représentation.
Alain Buffard était artiste associé au Théâtre de Nîmes pour les saisons 2010-2011 et 2011-2012. L'association pi:es est conventionnée par la DRAC Languedoc-Roussillon et la Région Languedoc-Roussillon.
Source : Site d'Alain Buffard
Ouramdane, Rachid
Good for...
Direction artistique / Conception : Alain Buffard
Interprétation : Alain Buffard, Christian Rizzo, Matthieu Doze, Rachid Ouramdane
Production / Coproduction de l'œuvre chorégraphique : Création le 13 avril 2001 au centre d’art contemporain du Crestet (Vaison-la-Romaine)
Noé Soulier : Repenser le mouvement
40 ans de rock et danse
Corps dansants
Focus sur la variété des corps que propose la danse contemporaine et la manière de montrer ces corps : de la nudité complète au corps tout à fait caché ou recouvert.