Azimut
Librement inspiré de la figure de Sidi Ahmed Ou Moussa.
On appelle les acrobates marocains "Les enfants de Sidi Ahmed Ou Moussa". Celui-ci était un illustre sage soufi du 16ème siècle dont le tombeau continue d'être un lieu de pèlerinage. Il est considéré comme le "Saint Patron" de l'acrobatie marocaine. Liée au soufisme, celle-ci n'est donc pas un art spectaculaire dès l'origine : elle est née d'une pratique rituelle berbère, composée de figures circulaires et pyramidales, dans lesquelles j’ai voulu reconnaître des représentations célestes et maternelles.
Dans le soufisme, quête ontologique, la question du chemin est centrale. Azimut vient de l'arabe As-samt, au pluriel Sumūt, qui signifie "les chemins". Azimut est également un terme astronomique, qui mesure l'angle entre les astres et l'observateur. Le ciel est ainsi désigné. Dans la légende de Sidi Ahmed Ou Moussa, le sage parvient au ciel, mais regardant alors la terre et ses hommes, il préfère revenir. Son chemin, entre autres, m'a incité à prendre le motif du retour comme élément principal de l'écriture.
J'ai aimé l'idée de ce retour vers la terre-mère, retour où naissance et mort se rejoignent, retour comme orientation de l'existence.
J'aime aussi rêver à ces vers de T.S. Eliot : " Nous ne cesserons pas notre exploration
Et le terme de notre quête
Sera d'arriver là d'où nous étions partis".
Source : Aurélien Bory, septembre 2013, Cie 111
Bory, Aurélien
Aurélien Bory, né en 1972, est metteur en scène. Il dirige la compagnie 111, fondée en 2000 et implantée à Toulouse. Parti du jonglage, Aurélien Bory développe un « théâtre physique » singulier et hybride, à la croisée de nombreuses disciplines (théâtre, cirque, danse, arts visuels, musique...). Il envisage la scène comme art de l'espace et s'appuie fortement sur la scénographie. Ses spectacles sont présentées dans le monde entier et cette reconnaissance internationale débute avec Plan B (2003) et Plus ou moins l'infini (2005), créés en collaboration avec Phil Soltanoff. Également inspiré par la danse, Aurélien Bory met en scène le chorégraphe Pierre Rigal dans Erection (2003) et Arrêts de jeu (2006). Il conçoit aussi deux portraits de femme, Questcequetudeviens? (2008) pour la danseuse de flamenco Stéphanie Fuster et Plexus (2012) pour la danseuse japonaise Kaori Ito. Pour Marseille 2013, il imagine un nouveau projet pour les acrobates marocains, Azimut (2013), dix ans après Taoub (2004), spectacle fondateur du Groupe acrobatique de Tanger. Les œuvres d'Aurélien Bory sont animées par la question de l'espace. Il ne conçoit son travail théâtral que « dans le renouvellement de la forme » et « en laissant de la place à l'imaginaire du spectateur ». Aurélien Bory reçoit le prix Créateur sans frontières en 2008. Depuis 2011, il est artiste associé au Grand T à Nantes. En 2016, il crée ESPÆCE, inspiré de l’œuvre de Georges Perec, lors de la 70è édition du Festival d’Avignon.
Sources : Site de la Compagnie 111 ; Dossier de presse Plan Bey
En savoir plus : cie111.com
Groupe acrobatique de Tanger
Direction artistique: Sanae El Kamouni
Année de création: 2003
Le Groupe Acrobatique de Tanger s’est formé sous l’impulsion de Sanae El Kamouni en 2003 avec l’ambition de rassembler une troupe d’acrobates traditionnels marocains en vue de créer un spectacle de cirque contemporain. Aujourd’hui, le Groupe Acrobatique de Tanger tourne dans le monde entier. Au Maroc il existe une pratique ancestrale de l’acrobatie, où les artistes reproduisent toujours les mêmes figures, sans possibilité de création. Sanae El Kamouni vient bouleverser cette pratique et lui amène un souffle nouveau. Après sa rencontre avec Aurélien Bory (Compagnie 111), ils parcourent tous deux le Maroc à la recherche d’acrobates et rencontrent les Hammich à Tanger, une famille d’acrobates. De cette rencontre naît Taoub (2004) qui tourne pendant six ans dans plus de vingt pays. Le groupe cultive un art de la voltige unique au monde, issu de la tradition amazighe de Sidi Ahmed Ou Moussa datant du XVIe siècle. Cette pratique est constituée de pyramides humaines, d’origine guerrière, qui servaient à franchir les murailles, et de figures circulaires, telle que la roue arabe. Ce savoir-faire ancestral se renouvèle aujourd’hui grâce au contact de la chorégraphie occidentale. Les acrobates poursuivent leur parcours et invitent Martin Zimmermann et Dimitri de Perrot (metteurs en scène et circassiens) à créer Chouf Ouchouf (2010). Ils nous proposent une virée au cœur d’un souk labyrinthique, à travers une scénographie ingénieuse. Ces artistes de haut vol posent leurs valises à Toulouse en 2010. Aurélien Bory renouvèle sa collaboration en 2013 en créant "Azimut". En 2016 c’est Abdeliazide Senhadji (Compagnie XY) qui se joint à eux pour une nouvelle création.
Source: 17e Biennale danse (2016) - dossier de presse
Compagnie 111
Direction artistique: Aurélien Bory
Année de création: 2000
La scène est un espace. On peut le délimiter comme le rectangle du plateau et le volume d’air correspondant. Cet espace est le seul support de l’art où l’on ne peut échapper aux lois de la mécanique générale. Cette spécificité est importante. Les corps, les objets sont soumis à la gravité sans échappatoire possible. Ma proposition est de saisir les moyens du corps et les moyens du plateau, quels qu’ils soient, pour envisager ce problème. Le corps, l’objet sont pertinents pour parler de gravité. La relation entre l’individu et l’espace, avec tout ce qui la compose, constitue alors ce qui m’intéresse d’aborder sur un plateau.
Notre théâtre appréhende la scène en tant qu’espace physique et y inscrit des actions physiques. L’acteur est étymologiquement celui qui fait. Une pièce est une série d’actions. Au cirque, l’extraordinaire est annoncé. Au théâtre non. Il s’invite par surprise. Dans l’idée du cirque, on vient voir l’être extraordinaire, alors qu’au théâtre, c’est notre semblable que l’on regarde. La scène est un monde. L’acteur se situe dans cet espace, et l’interrogation porte sur la place de l’homme dans le monde. Je pars de la relation entre ces deux éléments : l’espace scénique comme monde, et les acteurs comme figures de l’homme ordinaire.
La question de l’espace pose celle de la limite. La limite est l’inconnue même. Elle aiguise notre sens de la découverte. Elle incarne l’endroit de la création. Notre théâtre est traversé par plusieurs disciplines, cirque, danse, arts visuels, musique, mais notre intérêt pour le renouvellement de la forme, pour l’indéterminé, est plus grand que l’appartenance à une discipline quelle qu’elle soit. Je préfère que la forme s’échafaude à la lisière des choses.
Je travaille à partir de contextes différents. Toutes mes collaborations s’envisagent de cette manière : une hybridation de pratiques ayant un champ de convergences. Chaque création s’inscrit ainsi dans la rencontre avec un autre contexte: celui d’un artiste, d’un lieu, d’une pratique, d’un milieu. Dans chaque cas, la démarche reste la même : c’est dans le déplacement des choses qu’on peut les amener aux bords, à l’endroit du questionnement.
Source : Site de la Cie 111
En savoir plus : cie111.com
Azimut
Direction artistique / Conception
:
Aurélien Bory
Interprétation
:
Groupe acrobatique de Tanger : Mustapha Aït Ouarakmane, Mohammed Hammich, Amal Hammich, Yassine Srasi, Achraf Mohammed Châaban, Adel Châaban, Abdelaziz El Haddad, Samir Lâaroussi, Younes Yemlahi, Jamila Abdellaoui
/ Younes Hammich (chef du Groupe acrobatique de Tanger) / Sanae El Kamouni (Directrice du Groupe acrobatique de Tanger)
Mise en scène
:
Aurélien Bory
Scénographie
:
Aurélien Bory
Musique originale
:
Joan Cambon
Musique live
:
Najib El Maïmouni Idrissi, Raïs Mohand
(chanteurs)
Lumières
:
Arno Veyrat, Olivier Dupré
Costumes
:
Sylvie Marcucci avec Clotilde Elne et Amélie Mistler
Décors
:
Pierre Dequivre et l'atelier de la fiancée du pirate (et machinerie)
Son
:
Stéphane Ley, Edouard Heneman
Autres collaborations
:
Arno Veyrat et Sylvie Ananos (régie générale) / Mickaël Godbille, Tristan Baudoin et Thomas Dupeyron (Plateau et manipulation) / Taïcir Fadel (recherche et adaptation) / Marc Bizet (Vol) / ICE Alain Abidbol (bureau d'études)
Production / Coproduction de l'œuvre chorégraphique
:
Production, diffusion Florent Piraud et Alexandra Cahen (Grand Théâtre de Provence), Florence Meurisse et Christelle Lordonné (compagnie 111 - Aurélien Bory), Sanae El Kamouni et Marie Reculon (Scènes du Maroc) Production déléguée Grand Théâtre de Provence [Aix-en-Provence] Coproduction Grand Théâtre de Provence [Aix-en-Provence], Marseille-Provence 2013 - Capitale européenne de la culture, compagnie 111 - Aurélien Bory, Scènes du Maroc, Les Théâtres de la Ville de Luxembourg, Le Grand T théâtre de Loire-Atlantique Nantes, Le Volcan scène nationale du Havre, CIRCa Auch Gers Midi-Pyrénées, Théâtre du Rond-Point Paris, Agora pôle national des arts du cirque Boulazac-Aquitaine, la Filature scène nationale de Mulhouse Avec le soutien Conseil Général des Bouches-du-Rhône - Centre départemental de créations en résidence, Assami, Deloitte, Fondation Deloitte et Fondation BNP Paribas
Avec l'aide L'Usine scène conventionnée pour les arts dans l'espace public Tournefeuille Toulouse Métropole La compagnie 111 - Aurélien Bory est conventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication - Direction Régionale des Affaires Culturelles de Midi-Pyrénées, la Région Midi- Pyrénées et la Ville de Toulouse, et reçoit le soutien du Conseil Général de Haute-Garonne. Elle bénéficie du soutien de la Fondation BNP Paribas pour le développement de ses projets.
La compagnie 111 - Aurélien Bory est associée au Grand T théâtre de Loire-Atlantique Scènes du Maroc bénéficie du soutien de la Fondations BNP Paribas et de la Fondation BMCI pour le développement de ses projets et reçoit le soutien de l'Institut Français du Maroc.