Polonaise militaire, Chants russes [transmission 2022]
2022 - Réalisateurs : Chaumeille, Ivan - Gubitsch, Rafaël
Chorégraphe(s) : Duncan, Isadora (United States)
Présentée dans la/les collection(s) : Danse en amateur et répertoire
Producteur vidéo : Centre national de la danse
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
Polonaise militaire, Chants russes [transmission 2022]
2022 - Réalisateurs : Chaumeille, Ivan - Gubitsch, Rafaël
Chorégraphe(s) : Duncan, Isadora (United States)
Présentée dans la/les collection(s) : Danse en amateur et répertoire
Producteur vidéo : Centre national de la danse
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
Polonaise militaire, Chants russes [transmission 2022]
Extrait remonté par le groupe l’Aquilone, coordinatrice Natalia Fontana, dans le cadre de Danse en amateur et répertoire (2020/2022). Reconstruction des danses Elisabeth Schwartz
Présenté le 18 juin 2022, Maison de la danse de Lyon.
L’œuvre à la création
Polonaise militaire, Chants russes
Polonaise militaire
Création circa 1915
Chorégraphie : Isadora Duncan
Musique : Polonaise militaire n°1 Opus 40 de Frédéric Chopin
Chants russes
Dubinushka / Warshavianka
Création le 27 septembre 1924 au Théâtre Kamerny à Moscou
Chorégraphie : Isadora Duncan
Pièce pour douze interprètes : Alexandra Aksenova, Elizaveta Belova, Maria Borisova, Valentina Boye, Lily Dikovskaya, Tamara Lobanovskaya, Maria Mysovskaya, Doda Ozhegova, Tamara Semenova, Elena Terentieva, Maria Toropchenova, Yulia Vashentseva
Warshavianka
Musique : chants populaires
Le groupe
Installé à Paris, le groupe est né en 2008 suite aux cours et ateliers donnés par Natalia Fontana depuis 1997. Avec dix danseurs et danseuses de tous les âges et techniques, il pratique en priorité le contemporain. Il se produit régulièrement dans les festivals amateurs comme les Rencontres de danse du 13e arrondissement et des manifestations telles le Printemps des cimetières, organisé par la Ville de Paris, au Père Lachaise. Suite à une rencontre avec Elisabeth Schwartz, experte dans la gestuelle et le répertoire d’Isadora Duncan, interprète par ailleurs de la conférence dansée Isadora Duncan, de Jérôme Bel, l’idée de s’immerger dans l’univers de Duncan s’est imposée.
Le projet
Le choix des danses engagées créées entre 1915 et 1924 par Isadora Duncan, est porté par l’envie de faire mieux connaître un pan moins repéré du répertoire de l’artiste. Qu’il s’agisse de la Polonaise militaire ou de celle des Chants russes, ces pièces courtes au ton offensif valorisent l’engagement politique de l’artiste. Plus terriennes que certains autres de ses solos, ourlées de citations de gestes héroïques, elles valorisent aussi le groupe alors même que Duncan s’est surtout fait connaître comme soliste. La collaboration avec Elisabeth Schwartz va permettre aux danseurs de saisir la texture si singulière de la gestuelle duncanienne, sa façon d’ouvrir le torse, sa fluidité charnelle, sa dynamique paradoxalement légère et enracinée.
Duncan, Isadora
Danseuse et chorégraphe américaine.
Née à San Francisco dans une famille de quatre enfants, elle mène une enfance difficile et bohème avec sa mère et ses frères et sœur. En l'absence du père se forme un clan familial qui au-delà des préoccupations matérielles se passionne pour les arts. De 1895 à 1900 elle danse dans quelques *comédies musicales à Chicago et à New York, tout en composant sur des poèmes ses premières danses vraisemblablement de facture encore pantomimique. En 1900, elle quitte les Etats-Unis pour l'Europe afin de réaliser ses aspirations artistiques. Ses premiers récitals lui ouvrent les salons artistiques de Londres, Paris, Munich. En 1903, elle publie à Leipzig son manifeste la Danse du futur. La même année, porté par un hellénisme passionné, le clan Duncan se déplace en Grèce et tente de faire revivre la tragédie grecque avec la pièce d'Eschyle les Suppliants. En 1905, elle ouvre à Berlin sa première école de danse. C'est dans cette ville qu'elle rencontre le metteur en scène G. Graig dont elle aura une petite fille. Ses tournées la font sillonner l'Europe. Elle quitte Berlin pour Paris. Après sa liaison passionnée mais éprouvante avec Graig, elle trouve bien-être et soutien auprès du millionnaire Paris Singer, dont elle aura un fils. Mère comblée, danseuse vénérée, femme adulée, proche de la pensée d'artistes comme A. Rodin, K. Stanislavski, elle en inspire beaucoup d'autres : le scuplteur Antoine Bourdelle, les peintres André Dunoyer de Segonzac, Maurice Denis. La noyade de ses deux enfants en 1913 marque un tournant tragique dans sa vie. Après de nombreuses tournées aux succès inégaux en Amérique du Sud et du Nord, Isadora est invitée à fonder une école de danse à Moscou en 1921. Elle rencontre le poète russe Serge Essenine qu'elle épouse. Epuisée par sa relation tumultueuse avec lui et la dureté des conditions de vie dans une Russie ensanglantée, elle rentre en France en 1924. Elle mène alors une vie instable entre Paris et Nice, donnant quelques spectacles dont Sonate (date, mus. F. Liszt), dansé sur des poèmes de J. Cocteau. En 1927 elle meurt accidentellement, en voiture, étranglée par sa propre écharpe.
Dans un rapport intuitif à l'histoire qui lui est contemporaine (Première guerre mondiale, révolution en Russie, émancipation de la femme, affaire Sacco et Vanzetti), I. Duncan se laisse brasser dans la vie sociale et politique de son époque. Abolissant l'antagonisme entre être danseuse et être femme, elle aborde la danse à partir de son corps, sa sensualité et son âge. Dès son arrivée en Europe, son style se précise. Elle apparait en simple tunique, sur une scène sans décor devant un fond bleu clair, dansant en osmose avec la musique : F. Chopin (Prélude, v. 1900), Ch-W. Gluck (Iphigénie, 1904), L. van Beethoven (Septième Symphonie, 1904), offrent des correspondanses musicales au rubato expressif de sa gestuelle et l'éloignent de la pantomime. Après la rencontre avec Craig et la naissance de sa fille, la qualité plastique de sa danse, entre poids et envol, devient plus charnelle : Bacchanale (1904), Valses de Brahms, op. 39 et Danses Allemandes (1905, mus. F. *Schubert), Danses des Furies (1910, mus. Ch.-W. Gluck), Orphée (1911, mus. C. Gluck), extraits des opéras Tristan, Parsifal, les Maîtres chanteurs de R Wagner (1911). La mort de ses enfants et le début de la guerre entrainent une nouvelle évolution. L'élan se condense dans une gestuelle intensément intériorisée et plus terrienne : Ave Maria (1914), Symphonie inachevée (1915, mus. Schubert), Symphonie n°6 (1916, mus. P. Tchaïkovski), Neuvième symphonie (1916, mus. Schubert), Les Funérailles (1918, mus. F. Liszt), Mazurka lente (1923), Rédemption (1927, mus. C. Franck). A la suite de son séjour en Russie le contenu politique de certaines de ses danses, présent dès la Marseillaise (1915) puis la Marche slave (1917), s'accentue : Impressions de Russie (1921, mus. A. Scriabine), ensemble dont font partie la Mère et Étude révolutionnaire ; Chants russes (1924).
A l'instar de Jean-Jacques Rousseau, I. Duncan est persuadée que l'homme nait bon et que seule la société le pervertit. Ce n'est donc pas un hasard si elle place au centre de ses préoccupations d'artiste l'éducation des enfants : outre l'école de Grünewald à Berlin que fréquentent les futures *Isadorables, et celle de Moscou, elle fonde aussi une école à Meudon près de Paris en 1913, qu'elle mettra à disposition de la Croix Rouge au début de la guerre. Passionnée et généreuse, simple ou grandiloquente, magnanime ou ridicule, elle est toujours au coeur des mouvements de libération. Sa danse en est la traduction artistique : la libération s'y exprime par le dépouillement des contraintes vestimentaires (pieds nus, tunique) et des contraintes physiques (spontanéité, élan, parcours dans l'espace), le recours aux mouvements élémentaires en relation avec ceux de la nature comme la houle, l'onde. Faite de courbes et de volumes, sa danse expose un jeu dynamique entre l'abandon et la résistance à la gravité. Sa fluidité plastique revivifie le code occidental des expressions. Dans sa recherche de gestes simples elle se situe dans l'héritage des arts plastiques européens, de la Grèce Antique à Botticelli jusqu'aux Impressionnistes. A l'intérieur de son style une métaphysique exacte sous-tend chaque geste. Plus qu'une technique formelle, son art, sans doute influencé par le système d'expression de F. Delsarte, établit un certain rapport au corps qui, au-delà de la question du mode d'expression, figuratif ou abstrait, privilégie l'émotion au sens large du terme comme source du mouvement.
Danseuse de sa vie, au gré des événements extérieurs et de ses tourments personnels, elle est associée à l'élaboration des principes fondamentaux de la danse moderne en rupture avec la danse classique occidentale et participe de l'avènement de la modernité : son élan créateur constitue le coeur du courant artistique de la danse libre dont les recherches de M. Fokine, E. Jaques-Dalcroze ou E. Hawkins, entre autres, portent la marque. Par son esprit libre, elle reste une figure emblématique de la danse du XXe s. comme en témoigne la pérennisation de son répertoire à travers le travail de J. *Levien notamment, et les hommages chorégraphiques que lui rendront, par exemple, J. Limón (Dances for Isadora, 1972), F. Ashton (Five Brahms Valses in the Manner of Isadora Duncan, 1975) ou M. Béjart (Isadora, 1976).
Source : Elisabeth Schwartz sous la direction de Philippe Le Moal, Dictionnaire de la danse, Larousse, 1999
En savoir plus :
Chaumeille, Ivan
Cinéaste, Ivan Chaumeille a longtemps associé son travail à celui de la chorégraphe Dominique Brun, notamment en réalisant + One (2014), un documentaire de création programmé au festival « Vidéodanse », au montage duquel a participé Rafaël Gubitsch ; le DVD Le Faune – un film ou la fabrique de l’archive, pour lequel il filme et monte deux versions de L’Après-midi d’un faune de Vaslav Nijinski, réalise des interviews et conçoit et articule les dimensions Rom et vidéographiques de l’objet DVD (2007). Il réalise des séquences vidéographiques pour le spectacle Medea-Stimmen de Virginie Mirbeau, créé au Festival Les Météores du CCN du Havre (2008). Philosophe de formation, il réalise un documentaire de création intitulé Avec François Châtelet, un voyage différentiel (2010) pour la collection « À Contre-temps » en coproduction avec le Groupe Galactica, Mosaïque films et Canal 15.
Gubitsch, Rafaël
Cadreur, monteur et photographe, Rafaël Gubitsch réalise des documentaires et des captations autour de l’art plastique, de la musique et de la danse. Il réalise les vidéos de l’artiste Elliott Causse dit « Flux » à l’occasion de ses nombreuses installations et fresques monumentales. Notamment le film Propagations (2015) qui dépeint l’exposition homonyme de sa création à son vernissage.
Il conçoit plusieurs vidéos documentaires pour le Trio Talweg dont l’EPK de leur album Trios avec piano (2018) relatant l’enregistrement à l’Arsenal de Metz. Il est assistant monteur d’Ivan Chaumeille à plusieurs reprises, entre autres + One (2014), un documentaire de création programmé au festival « Vidéodanse ». En tant que photographe, il élabore avec Corentin Hervouët l’exposition Urbanicités (2016) au 39/93 à Romainville qui se porte sur le quotidien et la ville, la solitude dans la multitude.
Depuis 2016, Rafaël est le régisseur audiovisuel de la salle d’exposition de la Philharmonie de Paris.
Polonaise militaire, Chants russes [transmission 2022]
Chorégraphie : Isadora Duncan
Interprétation : France Attigui, Tatiana Babski, Barbara Bracci, Marouchka Descamps, Cécile Galbiati, Tove Grimstad Bang, Mathilde Guitton, Debbie Jackson, Mona Kaabi, Jenifer Oiffer-Bomsel, Anne-Valérie Sanz
Musique additionnelle : Polonaise militaire, Frédéric Chopin ; Dubinushka, Warshavianka, chants populaires
Conception vidéo : Ivan Chaumeille et Rafaël Gubitsch
Durée : 14 minutes
Danse en amateur et répertoire
Danse en amateur et répertoire est un programme d’accompagnement de la pratique amateur au-delà du cours de danse et de la phase d’apprentissage technique. Destiné à des groupes de danseurs amateurs, il ouvre un espace de partage pour ceux qui désirent approfondir une pratique et une connaissance de la danse en relation avec son histoire.
Laurent Barré
Responsable du service Recherche et Répertoires chorégraphiques
Anne-Christine Waibel
Assistante du service Recherche et Répertoires chorégraphiques
+33 (0)1 41 83 43 96
danse-amateur-repertoire@cnd.fr
Source : CN D
En savoir plus : https://www.cnd.fr/fr/page/323-danse-en-amateur-et-repertoire-programme-d-aide
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James Carlès
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