Carnets d'un rêveur
A la manière d'un peintre ou d'un sculpteur, Jean-Claude Gallotta a esquissé une série de croquis chorégraphiques au printemps 2009 dans les jardins et les salles du Musée Bourdelle. Armé de ses seuls danseurs, il a tenté de faire dialoguer la chair et le marbre, le vivant et l'immobile ; cherchant à répondre à une question qu'Antoine Bourdelle aurait peut-être pu se poser aussi : « Lequel, du vivant ou de l'immobile, apprend le plus de l'autre ? »
Juste retour des choses, le sculpteur inspiré par la danse l'inspire aujourd'hui à son tour. Dialogue incessant entre deux arts du mouvement.
En 16 croquis, Jean-Claude Gallotta, « rêveur » endormi à même le sol du Musée, de l'avoir trop arpenté, de s'en être pénétré, imagine ses danseurs au creux des plâtres, au détour des bronzes, à l'angle des peintures, en solos, en duos ou en groupe, saisissant peut-être quelque chose de l'âme d'Isadora, jusque dans le cabinet de travail du sculpteur. Leurs avatars y rôdent peut-être encore…
Claude-Henri Buffard - 2009
Ce film a été réalisé à l'occasion de l'exposition Isadora Duncan 1877–1927 Une sculpture vivante présentée au musée Bourdelle du 20 novembre 2009 au 15 mars 2010.
Gallotta, Jean-Claude
Après un séjour à New York à la fin des années 70 où il découvre l'univers de la post-modern Dance (Merce Cunningham, Yvonne Rainer, Lucinda Childs, Trisha Brown, Steve Paxton, Stuart Sherman...), Jean-Claude Gallotta fonde à Grenoble – avec Mathilde Altaraz – le Groupe Émile Dubois qui deviendra Centre chorégraphique national en 1984. Installé depuis ses débuts à la Maison de la culture (dont il sera le directeur de 1986 à 1989), il y crée plus de soixante chorégraphies présentées sur tous les continents, dont Ulysse, Mammame, Docteur Labus, Presque Don Quichotte, les Larmes de Marco Polo, 99 duos, Trois générations, Cher Ulysse...
Il a également chorégraphié plusieurs pièces pour le Ballet de l'Opéra de Lyon et pour le Ballet de l'Opéra de Paris. Invité par le metteur en scène Tadashi Suzuki à Shizuoka (Japon), il y a créé et fait travailler une compagnie japonaise de 1997 à 2000. Après l'Homme à tête de chou (à partir de l'album de Serge Gainsbourg dans une version d'Alain Bashung) en 2009, il crée en 2011 Daphnis é Chloé (Théâtre de la Ville) et le Sacre du printemps (Théâtre national de Chaillot) ; fin 2012, il présente Racheter la mort des gestes - Chroniques chorégraphiques 1 au Théâtre de la Ville, puis à la MC2 ; début 2013, la recréation d'Yvan Vaffan cherchant ainsi patiemment à partager avec le public un même récit, celui d'une histoire et d'un avenir artistique communs.
En octobre 2013, il co-signe le spectacle l'Histoire du soldat de Stravinsky et l'Amour sorcier de Manuel de Falla avec le chef d'orchestre Marc Minkowski et le metteur en scène Jacques Osinski. En 14-15, il présente le Sacre et ses révolutions à la Philharmonie de Parie et en juin, crée l'Étranger à partir du roman d'Albert Camus à la MC2 : Grenoble.
Il ouvre la saison 2015-2016 avec My Rock à la MC2 : Grenoble, puis au Théâtre du Rond-Point à Paris.
Carnet d'un rêveur
Chorégraphie
:
Jean-Claude Gallotta
Assistance à la chorégraphie
:
Mathilde Altaraz
Interprétation
:
Mathilde Altaraz, Ximena Figueroa, Ibrahim Guétissi, Yannick Hugron, Thierry Verger, Béatrice Warrand, et Jean-Claude Gallotta
Conseil artistique / Dramaturgie
:
Claude-Henri Buffard
Texte
:
Claude-Henri Buffard
Musique additionnelle
:
Strigall
Costumes
:
Marion Mercier, Jacques Shiotto
Son
:
Antoine Strippoli
Production / Coproduction de l'œuvre chorégraphique
:
Musée Bourdelle – Ville de Paris coproduction Centre chorégraphique national de Grenoble