Les 3 contents
De 2006 à 2008, Julie Desprairies et son équipe ont travaillé régulièrement à la Manufacture nationale de Sèvres à la collecte des gestes de fabrication de la porcelaine et des formes de corps produites par les céramistes, ces fameux « biscuits » de Sèvres ; petites scène pastorales, mythologiques ou théâtrales en porcelaine blanche non émaillée qui ont fait la réputation de la maison au XVIIIᵉ siècle. Par les matériaux et outils utilisés, le mobilier et la lumière des ateliers, la Manufacture de Sèvres est un lieu photogénique et potentiellement fictionnel.
Hallucination ou dérive chorégraphique ? Une délicate imprégnation s'est-elle opérée au fil des siècles, une identification de l'artisan à son objet ? Les céramistes au travail semblent des biscuits en mouvement, leurs gestes évoquent les postures de leurs modèles.
Au fil des mois, les employés de la Manufacture ont transmis aux danseurs leurs gestes précis et minutieux d'émaillage, de trempage, de pastillage, de reparage... Arnold Pasquier a dansé avec eux puis livré un film de la patiente appropriation des mouvements de ce lieu d'exception par la chorégraphe et ses trois danseurs.
Les Trois Contents, dont le titre est celui d'un biscuit sculpté par Etienne Maurice Falconet et issu d'une pièce de théâtre à succès, est montré dans son intégralité.
Source : Compagnie des prairies
Desprairies, Julie
Après des études de théâtre et d’arts plastiques, elle crée son premier spectacle en 1998 dans des carrières de pierre du Pont-du-Gard. Matériaux, usages et spécificités du site sont à l’origine de son travail. Elle affirme sa démarche contextuelle en l’appliquant à plusieurs architectures modernes et contemporaines. Ses chorégraphies sont écrites et présentées dans les bâtiments, dont les caractéristiques spatiales, historiques, humaines orientent ses choix dramaturgiques, plastiques et chorégraphiques. Elle revendique une danse appliquée (comme on parle d’« art appliqué »), le corps servant d’outil de mesure des espaces construits. Il s’agit pour elle de rendre visible le mouvement des lieux.
Son goût des gestes prélevés dans les lieux qu’elle investit l’amène à s’intéresser aux gestes du travail. Elle associe très souvent à ses créations les personnes rencontrées sur place (140 habitants et commerçants des Gratte-ciel de Villeurbanne, 192 amateurs et employés de l’Opéra de Lyon). Si ses pièces s’inscrivent dans des lieux publics, elle développe des projets déclinables, autour du paysage et de l’agriculture ou sur le thème de la fête foraine.
Elle a réalisé un Atelier de création radiophonique pour France Culture et trois films: « Autour du parc » à la Villeneuve de Grenoble avec Louise Narboni, « Cinq points de vue autorisés » sur les Courtillières, avec Vladimir Léon et « L’Architecte de Saint-Gaudens », avec Serge Bozon. Elle a monté plusieurs projets à l’étranger en invitant des danseurs autochtones. Elle a écrit un « Manuel d’entraînement régulier du danseur urbain » et prépare actuellement « Danser l’architecture », à paraître en 2017.
Source : Site de la Compagnie des prairies
En savoir plus : compagniedesprairies.com
Pasquier, Arnold
Arnold Pasquier est né à Paris en 1968. Dès ses études d'arts plastiques et de cinéma, il réalise des essais en Super 8 et en vidéo dans lesquels il développe un univers de journaux filmés et de fictions. À vingt ans, il se rapproche de la danse contemporaine et collabore avec des chorégraphes comme documentariste et comme danseur. Cette expérience marque la réalisation d'une œuvre où la danse tient une place importante. De 1997 à 1999, il est reçu comme artiste résident au Fresnoy à Tourcoing où il conçoit l'installation "C'est ici que je donne des baisers" (1997-1999) et réalise une vingtaine de films courts, quatre ateliers de création radiophonique pour France Culture et des captations de spectacles de danse. En 1999, il présente dans la Grande Nef du Fresnoy le spectacle "C'est merveilleux". Il est l'auteur de nombreux films (fiction, documentaire, art vidéo), de mises en scène de spectacles, de scénographies, d'émissions de radio. Son travail s'articule aux croisements de ces différentes disciplines. Lauréat d’une résidence Villa Médicis Hors les Murs à Sao Paulo en 2004, il danse pour Julie Desprairies dans « La danse en libre accès », « Vue sur la mer » et « Là commence le ciel ». Il co-signe avec elle l’installation vidéo-danse « Les 3 contents », résultat de la résidence de la chorégraphe à la Manufacture de Sèvres.
Source : Site de la Compagnie des prairies
En savoir plus : compagniedesprairies.com
Les trois contents
Chorégraphie
:
Julie Desprairies
Interprétation
:
Elise Ladoué, Nedjma Merahi, Olivier Renouf
Musique additionnelle
:
Stretchandrelax (Elise Ladoué & Félicia Atkinson)
Costumes
:
Juliette Barbier, Lucile Vareille (assistante)
Production / Coproduction de l'œuvre vidéo
:
Créé dans le cadre d'une résidence de la Compagnie des prairies à la Manufacture nationale de Sèvres, avec le soutien du Conseil général des Hauts-de-Seine et de la Caisse des Dépôts et Consignations
Durée
:
16'