Baron Samedi
2011 - Réalisateur-rice : Buffard, Alain
Chorégraphe(s) : Buffard, Alain (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse
Producteur vidéo : pi:es
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
Baron Samedi
2011 - Réalisateur-rice : Buffard, Alain
Chorégraphe(s) : Buffard, Alain (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse
Producteur vidéo : pi:es
Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin
Baron Samedi
Le titre n’est pas ici une légende mais un point de départ. Ce perturbateur de cérémonies réglées que symbolise la figure de Baron Samedi appartient au panthéon vaudou mais introduit surtout l’idée du carnavalesque. Que cela ait retenu l’attention d’Alain Buffard ne surprendra pas. Son travail s’attache à mettre au jour en quoi la précarité évidente des identités sociales et catégories culturelles ne repose que sur un mouvement chaotique, désespéré et souvent douloureux, dont jaillissent parfois de fiers conflits comme d’audacieuses fusions. L’attention se porte alors sur le dérisoire des hiérarchies, des embrigadements et croyances aux simulacres sociaux qui conduirait à penser que l’on est bien ce que l’on est. Une parenté s’avère ainsi évidente entre l’examen de ces identités fragiles et ce qui s’inscrit dans l’énergie d’un bal de tous les renversements. Les principes du rire et de la sensation carnavalesque du monde qui sont à la base du grotesque détruisent le sérieux unilatéral et toutes les prétentions à une signification et à une inconditionnalité situées hors du temps (1). Il n’y a donc aussi jamais de métissage achevé et la décolonisation des esprits demeure toujours nécessaire.
L’univers des chansons de Kurt Weill anticipe à merveille ces considérations. Chacun se souvient que Kurt Weill dut fuir ceux qui estimèrent sa musique dégénérée parce qu’ils consentaient à être hantés par le fantasme d’un réel pur. On n’en finit jamais d’être attentif à ce qui nous ramènerait par habitude ou facilité à une illusion si dangereuse. La seule certitude concernant l’identité est qu’elle est incertaine tant elle doit aux hasards de la vie, du regard des autres, des migrations souvent imposées, des combats qu’elle doit mener pour ne pas être aliénée à ce qu’elle reconnaît comme radicalement étranger à elle-même. Préserver sa possibilité dynamique n’est pas pour autant une invitation à l’égarement. Les rôles choisis ou assignés glissent au gré de dévoilements successifs, parfois recommencés, comme autant de vêtements plus ou moins sérieux, empruntés au vestiaire des familiarités décomposées comme pour mieux les dénoncer. Chacun se souviendra peut-être de l’ivresse de sa première glissade lorsque, recroquevillé sur une petite luge de fortune, le corps balançait entre l’envie de se jeter en bas et la crainte de s’abandonner à la chute. Chuter n’est pourtant pas nécessairement décader : qui, une fois en bas, n’a de cesse de renouveler le plaisir de la descente ? Les bas-fonds recèlent tant de séduisantes créatures, de si humaines abjections, de nobles vulgarités. Kurt Weill ouvre aussi à un monde de nouveaux gueux à jamais scintillants.
La pièce, musicale surtout, réplique à l’envi cette perturbation des contours et échappe à toute catégorisation évidente. Fidèle à la liberté́ de la musique de Weill s’émancipant des attentes classiques et modernes, personne n’incarne sur le plateau un art ou un genre convenu qu’il conviendrait de marier à l’autre.
Au contraire, le danseur chante, l’acteur danse, le musicien sort de son rang et surgissent de nouveaux artistes, tous fiancés du pirate pouvant dire : « Vous ne savez pas aujourd’hui qui je suis. » Les pulsions du monde, visibles si on soulève un coin du tapis fragile sur lequel nous évoluons, embrouillent ce que l’on pensait familier et nous emmènent au large du port auquel on se croyait attaché. Au gré des déplacements en soi, hors de soi et entre soi, I’m a stranger here myself.
François Frimat
(1) Mikhaïl Bakhtine, François Rabelais et la culture populaire au Moyen Âge et sous la Renaissance, Paris : Gallimard, 1982.
Buffard, Alain
1960-2013.
Alain Buffard commence la danse en 1978 avec Alwin Nikolais au Centre national de danse contemporaine d'Angers. Interprète de Brigitte Farges, Daniel Larrieu ou Régine Chopinot, il devient assistant à la Galerie Anne de Villepoix et couvre l'actualité des arts visuels en France pour pour deux quotidiens norvégiens.
En 1996, il fait deux rencontres déterminantes, Yvonne Rainer et Anna Halprin avec qui il travaille en tant que lauréat de la "Villa Médicis - hors les murs".
En 1988, Alain Buffard chorégraphie un premier solo "Bleu nuit", puis "Les Maîtres Chanteurs" de Wagner mise en scène Claude Régy au Théâtre du Châtelet en 1989. Sa dernière création "Tout va Bien", pièce pour huit interprètes, a été présentée au festival Montpellier Danse les 21 et 22 juin 2010. Il a réalisé un film vidéo "Des faits et gestes" défaits pour la Villa Gillet à Lyon en décembre 2001. Il a également réalisé un film avec et autour de Anna Halprin à San Francisco, "My lunch with Anna" (2004).
L'association pi:es est fondée en 1998. Depuis sa création, ce sont 14 productions (créations chorégraphiques, films, installations videos) qui tournent de part le monde: Centre Pompidou-Paris, Montpellier Danse, Les Subistances-Lyon, Arsenic-Lausanne, Fondation Serralves-Porto BIT-Bergen, Festival d'Athènes, Festival Panorama-Rio de Janeiro, DTW-New York...
Il est co-commissaire de l'exposition « Campy, vampy, tacky » à La Criée-Rennes en 2002. Artiste professeur invité au Fresnoy pour la saison 2004/2005, il présente l'exposition « Umstellung/Umwandlung » à Tanzquartier-Vienne en 2005. En 2013 à Nîmes, il conçoit « Histoires Parallèles: Pays Mêlés », un projet original mêlant commissariat d'exposition, programmation spectacle vivant et conférences autour des questions de territoire et de représentation.
Alain Buffard était artiste associé au Théâtre de Nîmes pour les saisons 2010-2011 et 2011-2012. L'association pi:es est conventionnée par la DRAC Languedoc-Roussillon et la Région Languedoc-Roussillon.
Source : Site d'Alain Buffard
Buffard, Alain
1960-2013.
Alain Buffard commence la danse en 1978 avec Alwin Nikolais au Centre national de danse contemporaine d'Angers. Interprète de Brigitte Farges, Daniel Larrieu ou Régine Chopinot, il devient assistant à la Galerie Anne de Villepoix et couvre l'actualité des arts visuels en France pour pour deux quotidiens norvégiens.
En 1996, il fait deux rencontres déterminantes, Yvonne Rainer et Anna Halprin avec qui il travaille en tant que lauréat de la "Villa Médicis - hors les murs".
En 1988, Alain Buffard chorégraphie un premier solo "Bleu nuit", puis "Les Maîtres Chanteurs" de Wagner mise en scène Claude Régy au Théâtre du Châtelet en 1989. Sa dernière création "Tout va Bien", pièce pour huit interprètes, a été présentée au festival Montpellier Danse les 21 et 22 juin 2010. Il a réalisé un film vidéo "Des faits et gestes" défaits pour la Villa Gillet à Lyon en décembre 2001. Il a également réalisé un film avec et autour de Anna Halprin à San Francisco, "My lunch with Anna" (2004).
L'association pi:es est fondée en 1998. Depuis sa création, ce sont 14 productions (créations chorégraphiques, films, installations videos) qui tournent de part le monde: Centre Pompidou-Paris, Montpellier Danse, Les Subistances-Lyon, Arsenic-Lausanne, Fondation Serralves-Porto BIT-Bergen, Festival d'Athènes, Festival Panorama-Rio de Janeiro, DTW-New York...
Il est co-commissaire de l'exposition « Campy, vampy, tacky » à La Criée-Rennes en 2002. Artiste professeur invité au Fresnoy pour la saison 2004/2005, il présente l'exposition « Umstellung/Umwandlung » à Tanzquartier-Vienne en 2005. En 2013 à Nîmes, il conçoit « Histoires Parallèles: Pays Mêlés », un projet original mêlant commissariat d'exposition, programmation spectacle vivant et conférences autour des questions de territoire et de représentation.
Alain Buffard était artiste associé au Théâtre de Nîmes pour les saisons 2010-2011 et 2011-2012. L'association pi:es est conventionnée par la DRAC Languedoc-Roussillon et la Région Languedoc-Roussillon.
Source: Site d'Alain Buffard
Baron Samedi
Direction artistique / Conception : Alain Buffard
Assistance direction artistique / conception : Fanny de Chaillé
Interprétation : Danseurs : Nadia Beugré, Hlengiwe Lushaba, Dorothée Munyaneza, Olivier Normand, Will Rawls, David Thomson -
Mise en scène : Alain Buffard
Scénographie : Nadia Lauro
Musique originale : Sarah Murcia
Musique live : Sarah Murcia, Seb Martel
Lumières : Yves Godin - Régie lumière Alain Paradis
Costumes : Alain Buffard, Nadia Lauro
Direction technique : Christophe Poux
Son : Régie son Félix Perdreau
Production / Coproduction de l'œuvre chorégraphique : Création 24 avril 2012, Théâtre de Nîmes
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