Chum, Ku Shinmyung - La Chang Mu dance company
En Corée, la créativité de la ChangMu Dance Company repose sur la maîtrise solide de tous les aspects de la danse traditionnelle coréenne, y compris les danses chaman, bouddhistes, folkloriques, les danses de société et danses de cour.
Ce spectacle témoigne d'une quête de modernité et de liberté, puisant sa force originelle dans une tradition folklorique très ancrée. La musique, jouée par des instruments traditionnels essentiellement à percussion, nous fait entendre des mélodies et des rythmes eux aussi traditionnels, tout en empruntant très librement à une riche variété de danses folkloriques.
Kathak - Birju Maharaj
Birju Maharaj, avec Kathak, nous plonge lui dans l'art délicat de la danse indienne du nord du même nom.
Il nous fait découvrir avec une dextérité très personnelle les facettes éblouissantes de cette danse traditionnelle, diamant ciselé aux pas fascinants. Le jeu de nuances et de contrastes, la musicalité des gestes sont un vrai régal, les allers-retours rythmiques riches et complexes entre Maharaj et son joueur de tablas sont jubilatoires et d'une rare précision.
Gnosis - Akram Khan
Avec Gnosis, dans une approche plus contemporaine, la danse suggestive d'Akram Khan nous offre à voir et à entendre toute la subtilité d'une musique jouée au sarod, un instrument à cordes pincées, violoncelle et caisse-claire.
Dans sa manière de faire résonner ensemble la danse et la musique, Khan s'affirme comme un artiste complet et un chorégraphe d'une vision narrative rare.
Waxtaan - Germaine Acogny
Sur le plateau, huit danseurs africains sont accompagnés en direct par cinq percussionnistes de l’école des Sables jouant djembés, doumdoums et autres petites percussions. Parfois les danseurs prennent part eux aussi au discours musical en frappant des polyrythmies sur une table ou en s'adonnant aux percussions corporelles.
Ils font la démonstration virtuose des richesses d’un répertoire qui passe par le Mali, la Guinée, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Congo, le Sénégal. Autant de pays, autant de rythmes, de gestuelles et d’identités chorégraphiques participent à cette recherche des origines, sans nostalgie ni passéisme pour autant : "c’est le moment de se retourner pour mieux aller en avant" déclare Germaine Acogny qui donne à la pièce une dimension politique.
Solombra - Miguel Angel Berna
Miguel Angel Berna souhaite faire entendre son folklore d'une manière innovante.
Dans Solombra, le chorégraphe s’entoure de musiciens qui jouent plusieurs percussions dont les traditionnelles castagnettes et la caisse en bois nommée « cajón »), de chanteurs et des chanteuses. Ce spectacle est l'expression de sa vision libre et personnelle de la fusion du folklore aragonais avec le flamenco et la danse contemporaine, s'appuyant sur une musique clairement enracinée dans un passé culturel fondateur, mais aussi très novatrice par ses influences lointaines et savoureuses de musiques arabes, juives et chrétiennes, savamment arrangées.
Aphasiadisiac - Les Ballets C. de la B.
L'univers musical de Aphasiadisiac des Ballets C. de la B. jongle avec des influences nombreuses, allant des mélodies slaves à des rythmes de bossa-nova. Il est soutenu par une bande-son qui voyage entre musique pop, classique et traditionnelle tchèque.
Tous les interprètes participent à la musique et les tambours joués en direct créent une atmosphère électrique sur le plateau. Ici batteries et percussions imposent la cadence, créent la rupture, provoquent des influx d'énergie puissants et parfois même jouent un rôle direct dans les situations théâtrales qui se tissent entre les danseurs.
L'impact visuel et l'utilisation inhabituelle de ces percussions leurs confèrent aussi un rôle scénographique et une dimension spectaculaire, notamment lorsque l'un des musiciens-danseurs monte au mur pour atteindre sa batterie suspendue en hauteur à la verticale dans le décor.
Echoa - Arcosm
Echoa joue aussi sur la polyvalence des interprètes et propose de mêler danseurs et percussionnistes dans un même ensemble corporel et musical. Sur le plateau, la présence de nombreux instruments à percussion constitue l'élément scénographique principal, et dessine l'espace de jeu.
Ici tout est danse, tout est musique. Le contact, les mains posées sur l'autre, les pieds au sol, les portés et même la respiration des interprètes participent à la grande partition rythmique de la pièce. La gestuelle des musiciens devient chorégraphie jusqu'à les émanciper totalement de leurs instruments, donnant naissance à une musique des corps, organique et subtile, nous faisant oublier la rigueur d'un timing très précis. Une invitation à « voir la musique et à écouter la danse » comme le disait si joliment Balanchine.
Barroco - Association Woo
Entre écriture chorégraphique extrêmement précise et improvisation, Les deux danseurs de Barroco alternent les mouvements symétriques et asymétriques, gardant le spectateur en haleine tout au long de la pièce.
Mais en réalité, ce duo est un véritable trio, composé par les danseurs avec le musicien, tissant un espace-temps toujours en mouvement. Le batteur guitariste porte la pulsation, le tempo, le temps que l'on ne peut arrêter mais qui est toujours présent, qui parfois déchire mais qui rassemble aussi. Les accents, les variations et les nuances du jeu musical nourrissent la danse et influent sur elle en permanence.
Le rythme définit ici le rapport au temps, l'espace entre deux sons, un intervalle, une suspension. Il traine, laisse une trace et pousse vers l'avant, permettant les fluctuations et laissant libre champ au sensuel, au suspendu, à l'initiative ou au chaotique.