Crucible - Alwin Nikolaïs
Le chorégraphe Alwin Nikolaïs a fréquemment mis en place des dispositifs scéniques permettant de renouveler la dimension visuelle de la danse. Dans Crucible, le spectateur ne voit qu’une partie du corps des danseurs qui se reflète dans un miroir placé à l’horizontale. Un doigt doublé par son reflet devient ainsi une forme bizarre, de même qu’un bras ou une jambe. Surgissent ainsi de multiples créatures qui s’animent, dialoguent et créent un univers loufoque. Le spectacle se situe ainsi aux confins de la danse, des jeux de miroir chers à l’époque de la Renaissance et de l’art cinétique.
KOK - Régine Chopinot
C’est le monde de la boxe qui a inspiré KOK. La chorégraphe Régine Chopinot affine son écriture chorégraphique en fonction de la forme carrée du ring et de son espace plus restreint que l’espace scénique habituel. La chorégraphie est nourrie des mouvements et des situations de la boxe dans une double parodie : celle du sport et celle de la danse.
Mutating Score - Hervé Robbe
Hervé Robbe a imaginé Mutating Score « comme un projet chorégraphique hybride présenté sous la forme d’un dispositif traversé par le public ». Dans le spectacle, les images sont fabriquées en temps réel et le spectateur est placé à l’intérieur du dispositif mis en œuvre. Les actions effectuées dans un « temps réel technologique » interrogent le réel de la danse et le virtuel de l’image. La « représentation » devient ainsi une nouvelle présentation, à chaque fois unique, de qui a été préalablement conçu.
Planes - Trisha Brown
Dans Planes, l’espace théâtral tend à devenir vertical ! « Trois danseurs arpentent la surface d’un mur dans un mouvement au ralenti, donnant l’illusion de chuter dans l’espace »1 précise Trisha Brown à propos de cette création. Un mur, percé de trous, constitue en effet l’espace scénique sur lequel est aussi projeté un film composé d’images aériennes. Planes décale la perception des repères spatiaux en modifiant les appuis du mouvement et du regard que l’on porte sur lui.
Waterproof
Dans Waterproof de Daniel Larrieu, les danseurs évoluent dans l’eau, à sa surface et au bord du bassin. En un sens, cette chorégraphie reprend et décale le ballet nautique des comédies musicales américaines. Daniel Larrieu dira que Waterproof est aussi « une pièce aux sonorités de guerre, de lutte, de combat, ici avec l’élément liquide, une manière de respirer, de prendre de l’air, de conduire le mouvement »2.
La Danseuse malade - Boris Charmatz
S’appuyant sur des textes de Tatsumi Hijikata, l’un des fondateurs de la danse butô, proférés sur scène mais non illustrés, Boris Charmatz a imaginé avec La Danseuse malade une création étrange où l’on voit l’actrice Jeanne Balibar conduire un camion virevoltant dont le danseur, qui se trouve à l’intérieur, filmé en direct, suit de manière très virtuose les mouvements. Scène étonnante où l’on peut voir simultanément le contenant et le contenu et où la force des écrits d’Hijikata « nous laisse – dit Boris Charmatz – « libres dans le geste même de les porter »3.
Cavale - Yoann Bourgeois
Avec Cavale, le circassien Yoann Bourgeois traite de la chute, du rebond et de l’envol. La chute est l’un des mouvements que la danse contemporaine a promu. Mais lorsqu’une surface élastique remplace le plancher et fait rebondir l’interprète, la chute se prolonge par des suspensions étonnantes et une reprise de la verticalité différente. De nombreux spectacles chorégraphiques font appel à des interprètes dont la pratique physique ne relève pas seulement de la danse – tel Yoann Bourgeois, cet « acrobate, acteur, jongleur, danseur, mais avant tout joueur »4
Les Corbeaux - Josef Nadj
Dans Les Corbeaux, le chorégraphe Josef Nadj danse, dessine, peint, joue avec des matières. Parfois, il fait aussi des sons avec son complice musicien Akosh Szelevényi. Les deux interprètes s’inspirent des corbeaux dans une performance où la dimension physique de la peinture et de l’interprétation musicale résonne avec la dimension plastique de la danse. Cette création questionne la trace, voulue ou non, humaine ou animale, lisible ou indéchiffrable. Elle est à la fois une proposition de danse, un concert en live et une performance plastique.
La minute du spectateur - Luc Petton
Les interprètes des spectacles de danse sont généralement des danseurs, mais ils peuvent aussi être des pseudo boxeurs, des comédiens ou circassiens, des sculptures mobiles, un camion, ou encore des oiseaux – des vrais ! C’est le cas avec le danseur Luc Petton, un passionné d’ornithologie Il travaille au corps le rêve d’envol du danseur en le confrontant à la réalité de l’oiseau. L’un vole et l’autre non ; alors le danseur devient la branche, l’appui et surtout le complice de l’animal. Dans La confidence des oiseaux, trente oiseaux, variés, dansent avec quatre danseurs. Dans Swan, ce sont des cygnes qui sont les partenaires. Que la danse est donc volatile !
1 Présentation de Planes (1968) - www.trishabrowncompany.org (traduction G. Fontaine).
2 Présentation de Waterproof - www.daniellarrieu.com
3 Présentation de La danseuse malade - www.borischarmatz.org
4 www.cieyoannbourgeois.fr