Une danse blanche avec Eliane (1980)
1980
Chorégraphe(s) : Bagouet, Dominique (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la danse
Vidéo intégrale disponible à la Maison de la danse de Lyon
Une danse blanche avec Eliane (1980)
1980
Chorégraphe(s) : Bagouet, Dominique (France)
Présentée dans la/les collection(s) : Maison de la danse
Vidéo intégrale disponible à la Maison de la danse de Lyon
Une danse blanche avec Eliane (1980)
Le 4 janvier 1980 à l’auditorium Maurice Ravel de Lyon, un « gala » a lieu pour la préfiguration de la Maison de la Danse. A cette occasion, Dominique Bagouet crée un solo en trois parties, inspirées de pièces du répertoire de sa compagnie : Suite pour violes, Sous la blafarde et Danses blanches. Il est accompagné sur scène par Eliane Lencot à l’accordéon.
« Ce solo est un petit bijou, […] on trouve un Bagouet au faîte de ses moyens, dans une danse bondissante qui se suspend parfois, mais ne s’arrête guère. Travaillant ici encore un espace rarement frontal, tissant en biais des directions imprévisibles, c’est un extrait de danse pure, profondément musicale et d’une parfaite simplicité. Un bref instant, on y entrevoit le Bagouet-Keaton qu’on retrouvera plus tard dans F. et Stein (1983) ou dans les solos intermèdes des Petites pièces de Berlin (1988), clown disloqué à qui le sol semble manquer. On notera aussi la très singulière ambivalence du danseur, qui semble se perdre dans le courant contrasté et changeant de la danse, et dont pourtant le regarde tranquille, posé dans des directions claires, témoigne d’une présence au public parfaitement maîtrisée. L’ensemble laisse une impression de nostalgie et d’ivresse joyeuse, qui donne à ce moment de danse abstraite une qualité inexplicablement poignante.
Isabelle Ginot, in Catalogue images de la culture n° 19, CNC, janvier 2005.
Cette captation en noir et blanc de piètre qualité (filmée du fond de la salle en plan large) est le seul témoignage en images de l’intégralité de cette pièce.
Bagouet, Dominique
Angoulême, 9 juillet 1951 - Montpellier, 9 décembre 1992
Elève de Rosella Hightower à Cannes dès 1965, il reçoit un enseignement classique et trouve son premier engagement chez Alfonso Cata au Ballet du Grand Théâtre de Genève en 1969. L'année suivante, il danse dans la compagnie de Félix Blaska puis entre aux Ballets du XXème siècle de Béjart à Bruxelles. L'expérience dure deux ans et se prolonge dans le groupe Chandra (où travaillait aussi Maguy Marin).
De retour à Paris en 1974, Dominique Bagouet prend des cours avec Carolyn Carlson et Peter Goss. Il danse aussi dans les compagnies de Joseph Russillo, Anne Béranger et Peter Goss. Il part quelques mois aux Etats-Unis où il découvre les techniques issues des écoles américaines, entre autres avec Jennifer Muller et Lar Lubovitch.
En 1976, à son retour en France, il présente sa première chorégraphie : « Chansons de nuit » au Concours de Bagnolet et remporte le premier prix avec mention « recherche ». Il fonde alors sa propre compagnie. Pour la faire vivre, il va enchaîner les créations à un rythme très soutenu qu'il déplore. Jusqu'en 1979, il crée quatorze pièces, parfois dans l'urgence et pas toujours de façon satisfaisante.
Avec « Sous la blafarde », le jeune chorégraphe commence à s'imposer et trouve un havre : la ville de Montpellier qui accueille la compagnie et lui donne les moyens d'exister puisqu'il est invité à mettre sur pied et à diriger le Centre chorégraphique régional de Montpellier. Il créera d'ailleurs dans cette ville le Festival International Montpellier Danse qu'il dirigera jusqu'en 1982.
Dominique Bagouet va alors créer certaines des pièces les plus marquantes de la chorégraphie contemporaine française, d' « Insaisies »(1982) jusqu'à « Necesito, pièce pour Grenade » (1991), ultime commande réalisée pour célébrer le 500ème anniversaire de la ville espagnole.
Avec des pièces comme « Déserts d'amour » (1984), « Le Crawl de Lucien » (1985) ou « Assaï » (1986), Dominique Bagouet impose clairement sa personnalité et son style. Il compose le mouvement de très nombreux petits gestes (jeux des pieds et des mains, inclinaison particulière du torse...) sans aucun maniérisme et d'une redoutable précision.
Autre constante, le chorégraphe a toujours su s'entourer d'artistes au talent reconnu. Il y eut Tristan Murail pour«Déserts d'amour », Pascal Dusapin pour « Assaï », Christian Boltanski pour « Le Saut de l'ange » (1987), ou l'actrice Nelly Borgeaud pour le superbe « Meublé sommairement » (1989), adaptation chorégraphique d'un roman d'Emmanuel Bove.
Avec Charles Picq, il a réalisé deux films : « Tant mieux, tant mieux ! » (1983) et « Dix anges, portraits » (1988) d'après « Le Saut de l'ange ».
S'il y avait un style Bagouet, il résiderait également dans cette curiosité qui a marqué toute une génération.
En 1993, les danseurs de sa compagnie fondent Les Carnets Bagouet afin de préserver et transmettre le patrimoine artistique du chorégraphe. Ils proposent le répertoire à d'autres compagnies et de nombreuses écoles.
Source : Philippe Verrièle - Extrait de « 99 biographies pour comprendre la jeune danse française », Les Saisons de la danse-hors série été 97.
En savoir plus : www.lescarnetsbagouet.org
Une danse blanche avec Eliane
Chorégraphie : Dominique Bagouet
Interprétation : Dominique Bagouet, Eliane Lencot
Musique additionnelle : Eliane Lencot, Jo Privat (La Sorcière)
Production / Coproduction de l'œuvre chorégraphique : Les Carnets Bagouet
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