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Les larmes de Marco Polo

Les Larmes de Marco Polo. Il y a le titre, posé dans sa dimension intime et publique comme un premier matériau à la fois vulnérable et résistant, offert librement à l'inspiration d'une équipe artistique et au désir du public.
Se nomme de la même façon l'enclenchement d'un travail de création et la forme qui en résultera en septembre prochain.
S'est trouvé ainsi nommé ce face à face entre ce projet et moi-même.
Pour m'y engager, j'ai demandé à Claude-Henri Buffard d'écrire pour la danse un texte qui se situerait entre le livret d'opéra et le scénario de film.
De cette écriture j'en saisis librement la trame, son rythme, des résonances pour une pièce chorégraphique.
Ainsi, dans la première scène-Rustichello recueille les propos de Marco Polo, l'aventurier génois désormais vers la fin de sa vie et contraint dans une prison de Venise.
J'en retiens des rapports de corps, d'écoutes et de confidences marquées par la tension de leurs âges ; Lucien Mars et Thierry Verger seront eux-mêmes engagés dans cette tension mais sans charge de personnages ni de rôles ; rien qu'eux-mêmes associés dans une tentative poétique ouverte au public.
Et ainsi de suite avec huit ou neuf danseurs, quatre ou cinq autres personnes, deux enfants.
La table n'est pas mise mais un repas se compose entre la dynamique saisie de particules chorégraphiques, musicales, plastiques, leurs conjonctions et ce que nous sommes.
Jean-Claude Gallotta - février 2000

Note d'intention
…C'est une histoire murmurée. Entre les murs d'une prison où le hasard a placé un homme, Marco Polo, qui revient d'un si long voyage et un autre, Rustichello, qui veut bien en faire connaître la fable.
Nous sommes donc dans l'espace d'un récit. Entre le véridique et l'incroyable. Avec une bande de pionniers, partis d'Europe vers le soleil levant, et revenus vingt-cinq années plus tard après avoir touché l'Arbre qui marque les limites du monde connu. Nous sommes sur la scène à l'endroit exact de leurs rencontres, c'est à dire partout. Et partout, nous les voyons qui apprennent à approcher l'Autre, quels que soient la couleur de sa langue et le mystère de sa peau.
Ils s'y prennent parfois avec peu de mots, quand il s'agit d'ouvrir les bras ; mais c'est aussi avec un flot de paroles apaisantes qu'on évite le combat. Ils s'y prennent parfois avec peu de gestes, pour ne pas effaroucher ; mais ils inventent aussi mille postures pour tromper leur peur.
Alors, pour imaginer le premier grand voyage qui ouvrit les routes entre l'Occident et l'Orient, qui mit fin à la grand'peur de l'autre, qui fit entendre au monde que la différence est une richesse, nous avons convoqué à la fois la parole et le silence, l'unique et le nombre, avec tous leurs instruments : la danse, le texte, l'étoffe, la chair, le vent, la musique.
Par-dessus, par-dessous, le chorégraphe a rameuté tous les corps, des mieux-dansants aux moins-bougeants sans distinction de prouesses ou de savoir-faire ; toutes les danses aussi, même celles qui ne portent pas ce nom, et qu'aucun registre ne mentionne encore.
Jean-Claude Gallotta met sa danse sur la scène comme Marco Polo raconte son histoire dans sa prison de Venise : avec les moyens du bord, avec les moyens du corps.
Tout est noble qui sert à l'imaginaire. Tout est noble qui sert à dire comment, au sortir de ces voyages, le monde cessa de prendre le merveilleux pour du réel afin de prendre le réel pour du merveilleux; et aussi, comment, depuis ce temps, on rencontre l'étranger, et ce qu'on fait de lui ; comment, depuis ce temps, on ne cesse de chercher l'innocence, en perdant un peu de la sienne ; comment, depuis ce temps, on s'enrichit sous couvert de convertir; comment, depuis ce temps, on confond l'inconnu et l'infidèle; comment, depuis ce temps, on l'asservit; comment, depuis ce temps, on débaptise peu à peu les pays des merveilles tandis qu'on se les approprie, pour leur donner le nom, trivial, de zones d'influence.
Avec « Les Larmes de Marco Polo », un homme, tantôt agité dans le mince rayon de lumière qui balaie son étroite cellule, tantôt face au grand large des steppes impassibles, nous aide à imaginer un vaste monde où l'Autre  - oui, l'autre, le différent, le «moi qui n'est pas moi »-,  quel que soit le nombre de ses dieux ou la sincérité de ses prières, nous est indispensable.
Claude-Henri Buffard

Gallotta, Jean-Claude

Après un séjour à New York à la fin des années 70 où il découvre l'univers de la post-modern Dance (Merce Cunningham, Yvonne Rainer, Lucinda Childs, Trisha Brown, Steve Paxton, Stuart Sherman...), Jean-Claude Gallotta fonde à Grenoble – avec Mathilde Altaraz – le Groupe Émile Dubois qui deviendra Centre chorégraphique national en 1984. Installé depuis ses débuts à la Maison de la culture (dont il sera le directeur de 1986 à 1989), il y crée plus de soixante chorégraphies présentées sur tous les continents, dont Ulysse, Mammame, Docteur Labus, Presque Don Quichotte, les Larmes de Marco Polo, 99 duos, Trois générations, Cher Ulysse...


Il a également chorégraphié plusieurs pièces pour le Ballet de l'Opéra de Lyon et pour le Ballet de l'Opéra de Paris. Invité par le metteur en scène Tadashi Suzuki à Shizuoka (Japon), il y a créé et fait travailler une compagnie japonaise de 1997 à 2000. Après l'Homme à tête de chou (à partir de l'album de Serge Gainsbourg dans une version d'Alain Bashung) en 2009, il crée en 2011 Daphnis é Chloé (Théâtre de la Ville) et le Sacre du printemps (Théâtre national de Chaillot) ; fin 2012, il présente Racheter la mort des gestes - Chroniques chorégraphiques 1 au Théâtre de la Ville, puis à la MC2 ; début 2013, la recréation d'Yvan Vaffan cherchant ainsi patiemment à partager avec le public un même récit, celui d'une histoire et d'un avenir artistique communs.

En octobre 2013, il co-signe le spectacle l'Histoire du soldat de Stravinsky et l'Amour sorcier de Manuel de Falla avec le chef d'orchestre Marc Minkowski et le metteur en scène Jacques Osinski. En 14-15, il présente le Sacre et ses révolutions à la Philharmonie de Parie et en juin, crée l'Étranger à partir du roman d'Albert Camus à la MC2 : Grenoble.

Il ouvre la saison 2015-2016 avec My Rock à la MC2 : Grenoble, puis au Théâtre du Rond-Point à Paris.

 

 

Santoni, Jean-François

Groupe Émile Dubois

À la fin des années soixante-dix, une poignée de jeunes chorégraphes surgit sur la scène française. Jean-Claude Gallotta est de ceux-là. En 1981, Il crée sa compagnie, le Groupe Emile-Dubois avec Mathilde Altaraz, et huit danseurs (quatre garçons, quatre filles), inspiré par la révolution chorégraphique de Merce Cunningham et John Cage à New York. Ces danseurs ne sont pas recrutés sur les seuls critères techniques mais sur leur personnalité, leur différence, leur désir de s’intégrer dans un groupe ; l’un vient du théâtre, un autre de l’architecture, une troisième est médecin.


Le G.E.D. est invité à s’installer comme cellule de création dans les murs de la Maison de la Culture de Grenoble. Une de ses premières pièces, Ulysse (1981), est tout de suite reconnue comme fondatrice de la nouvelle danse française. Le chorégraphe surprend, avec un « ballet blanc » qui ne détruit pas le tissu classique, mais joue avec et l’intègre dans la gestuelle contemporaine.


Dans ces premières années, le G.E.D. contribue à faire naitre l’idée des Centres chorégraphiques nationaux. Celui de Grenoble est un des premiers, il lui est attribué en 1984.

Au début des années 90, le G.E.D. produit des spectacles appelés D.T.M (danse, texte, musique) selon cette idée que la notion de danse doit dépasser la simple question du mouvement des corps et doit intégrer le son, la voix, la parole, le sens.


Au fil du temps, l’équipe de danseurs se renouvelle mais l’importance que le chorégraphe accorde à la qualité des rapports humains entraine chaque interprète à suivre la compagnie sur plusieurs spectacles, à l’exemple de Thierry Verger depuis 1992, de Béatrice Warrand depuis 1995.


Le G.E.D. fait ainsi voyager dans le monde entier un style chorégraphique qui, à partir de la source Cunningham, s’est développé de façon très personnelle avec notamment l’introduction d’un humour gestuel et d’une réflexion permanente sur la singularité du corps de « ceux qui dansent, ceux qui ont dansé, ceux qui aimeraient bien, ceux qui ne danseront peut-être jamais".


Fin 2015, le G.E.D. quitte l’écrin du Centre chorégraphique national et reprend son identité première tout en continuant à travailler à l’intérieur de la MC2 Grenoble. Jean-Claude Gallotta devient également auteur associé du Théâtre du Rond-Point à Paris.


Le G.E.D. a présenté Volver en 2016, a repris My Rock, a créé My Ladies Rock en 2017 et prépare Comme un trio d’après Bonjour Tristesse de Françoise Sagan (automne 2018) ainsi que la recréation de l’Homme à tête de chou (printemps 2019).

Outre les créations de Jean-Claude Gallotta, le G.E.D. gère également la transmission de pièces de répertoire et des actions de sensibilisation auprès de publics scolaires et amateurs.


Le Groupe Émile Dubois / Cie Jean-Claude Gallotta est soutenu par le Ministère de la culture et de la communication en tant que Compagnie à rayonnement national et international. Il est également soutenu par la Région Auvergne-Rhône-Alpes et le Département de l’Isère.


Source : Groupe Émile Dubois


En savoir plus : www.gallotta-danse.com

Les larmes de Marco Polo

Chorégraphie : Jean-Claude Gallotta

Assistance à la chorégraphie : Mathilde Altaraz

Interprétation : Ximena Figueroa, Ludovic Galvan, Benjamin Houal, Yannick Hugron, Hee-Jin Kim, Kae Kurachi, Massa Sugiyama, Thierry Verger et Jean-Claude Gallotta dans le rôle créé pour Lucien Mars

Conseil artistique / Dramaturgie : Claude-Henri Buffard

Musique originale : Shuya Xu

Musique live : Weiliang Zhang (flûtes) Vincent Debruyne (alto) Thierry Miroglio (percussions)

Lumières : Marie-Christine Soma

Costumes : Jean-Yves Langlais assisté de Konomi Takahashi

Décors : Jean-Yves Langlais assisté d'Hélène Dattler

Production / Coproduction de l'œuvre vidéo : Biennale de la danse - 2000

Durée : 68'

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