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Journal d'un inconnu

CN D - Centre national de la danse Atelier 3+1 - Compagnie Josef Nadj 2003

Chorégraphe(s) : Nadj, Josef (Hungary)

Présentée dans la/les collection(s) : Compagnie Josef Nadj - Atelier 3+1 , Centre national de la danse

Producteur vidéo : Centre chorégraphique national d'Orléans.

Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin

en fr

Journal d'un inconnu

CN D - Centre national de la danse Atelier 3+1 - Compagnie Josef Nadj 2003

Chorégraphe(s) : Nadj, Josef (Hungary)

Présentée dans la/les collection(s) : Compagnie Josef Nadj - Atelier 3+1 , Centre national de la danse

Producteur vidéo : Centre chorégraphique national d'Orléans.

Vidéo intégrale disponible au CND de Pantin

en fr

Journal d'un inconnu

Chorégraphie : Josef Nadj

J’ai peur que tu ne fasses une exception pour moi
Seigneur je t’en supplie ne me sauve pas
ce serait plus viril comme ça
ne me sauve pas
en dépit de mes prières
écolier se repentant de son premier péché mortel
je t’implorerai sans fin
ne me sauve pas
remplirai-je de mes larmes
tous tes recipients
tes dés à coudre bosselés
tes tonneaux énormes
sangloterai-je
dans toutes tes chaussettes noires trouées
seigneur je t’en supplie ne me sauve pas
laisse le rat
cet ouvrier zélé perceur de tunnels
se faire un chemin à travers mon ventre
laisse le loup
enfermé en moi
mâcher bruyamment mon visage
émerveille-toi plutôt de nous voir
plus que tu ne le fus jamais
en voyant des amants épris
Seigneur je t’en supplie ne me sauve pas
entends ma prière débâcle de glace pure
ne me sauve pas
je sais tu n’as jamais sauvé personne
mais j’ai peur que tu ne fasses une exception pour moi
je t’en supplie ne me sauve pas Seigneur je t’en supplie ne me sauve pas.

Otto Tolnai
                                                   Extrait de “or brulant”
Recueil de poèmes traduits du hongrois par
L. Gaspard, S. Clair et J. Lackfi
Préface de Josef Nadj.
Editions Ibolya Virag, 2001

JOURNAL D'UN INCONNU

     Il aura fallu quinze ans à Josef Nadj pour aborder la forme du solo et – sans doute parce qu’il s’agit de sa première expérience en la matière –, Journal d’un inconnu est sa pièce la plus introspective, la plus
clairement autobiographique.

     Renouant avec ses premières créations, elle se présente en effet comme une nouvelle évocation de Kanizsa, sa ville natale, puisqu’elle est explicitement composée « d’après » le journal du chorégraphe et des poèmes d’Otto Tolnai – qui en est également originaire. Cependant, à travers leurs écrits respectifs, Journal d’un inconnu rend surtout hommage à trois personnalités de la ville. D’une part, au mythique Laszlo Toth, ce géologue australien natif de Kanizsa qui, en 1972, se rendit célèbre dans le monde entier… pour avoir défiguré la Piéta de Michel-Ange à Rome ; d’autre part, à deux hommes que Nadj a côtoyés et qui, tous deux, se sont donné la mort : Tihamér Dobó, le peintre vagabond, et Antal dit Toni Kovács, l’ancien lutteur devenu sculpteur.

     Référence manifeste à Nadj lui-même, l’« inconnu » du titre signale, bien sûr, cette part irréductible d’étrangeté à soi-même qui est notre lot commun. Mais il désigne, plus encore, le territoire qu’arpentent, chacun à sa manière, l’iconoclaste, les deux artistes, tout comme Josef Nadj et son ami poète Ottó Tolnai : avec leur part d’inachèvement, de fragilité, avec la place qu’ils tiennent ou devraient tenir dans nos vies, l’art et la création constituent, en effet, la question centrale de Journal d’un inconnu.

Myriam Bloedé 

Nadj, Josef

Josef Nadj est né en 1957 à Kanjiza (province de Voïvodine en ex-Yougoslavie, actuelle Serbie).

Dès l'enfance, il dessine, pratique la lutte, l'accordéon, le football et les échecs, et se destine à la peinture.

Entre l'âge de 15 et 18 ans, il fait des études secondaires au lycée des beaux-arts de Novi Sad (capitale de Voïvodine). Puis, pendant quinze mois, son service militaire en Bosnie-Herzégovine.

Après quoi, il part étudier l'histoire de l'art et de la musique, et s'initie à l'expression corporelle et au jeu d'acteur à l'université de Budapest.

En 1980, il part pour Paris afin de poursuivre sa formation auprès de Marcel Marceau et Etienne  Ducroux. En parallèle, il découvre la danse contemporaine alors en pleine expansion en France, suit l'enseignement de Larri Leong (qui mêle danse, kinomichi et aikido) et d'Yves Cassati, prend des cours de tai-chi, de butô ou de danse contact (avec Mark Tompkins), commence à enseigner l'art du geste à partir de 1983 (en France et en Hongrie) et participe, en tant qu'interprète, aux créations de Sidonie Rochon ("Papier froissé", 1984), Mark Tompkins ("Trahison Men", 1985), Catherine Diverrès ("l'Arbitre des élégances", 1988) ou François Verret ("Illusion comique" et "La", commande du GRCOP, 1986).

En 1986, il crée sa compagnie, Théâtre JEL (« jel » signifie « signe » en hongrois) et monte sa première pièce, Canard Pékinois, qu'il présente en 1987 au Théâtre de la Bastille et qui sera accueillie dès la saison suivante au Théâtre de la Ville à Paris.

Il est, à ce jour, l'auteur d'une trentaine de créations et performances.

En 1982, Josef Nadj a complètement arrêté le dessin et la peinture pour se consacrer à la danse. Il n'y reviendra qu'une quinzaine d'années plus tard. Cependant, en 1989, il commence à pratiquer la photographie, activité qu'il poursuit sans discontinuer jusqu'à aujourd'hui. Á partir de 1996, ses œuvres graphiques et plastiques – sculptures-installations, dessins, photos –, le plus souvent conçues en cycles ou séries, font régulièrement l'objet d'expositions dans des galeries ou des théâtres.

En 2006, Josef Nadj est l'Artiste associé du 60e Festival d'Avignon : il présente Asobu dans la Cour d'Honneur du Palais des Papes, en ouverture du festival, ainsi qu'une performance en collaboration avec le peintre Miquel Barcelo, "Paso doble", à l'église des Célestins. Puis en 2010, il y retourne pour "Les Corbeaux", performance où il partage la scène avec son complice Akosh S. (saxophoniste et poly-instrumentiste).

A l'occasion du 150e anniversaire de la naissance d'Anton Tchekhov, Valéri Chadrine, directeur du Festival International de Théâtre Tchekhov et directeur artistique de l'Année France-Russie 2010, a invité Josef Nadj pour la création d'un spectacle dédié au dramaturge, spectacle présenté à Moscou et Saint Pétersbourg.

Josef Nadj était aussi présent à la Quadriennale de Prague du 16 au 26 juin 2011. Cette Quadriennale se tient à Prague depuis 1967 ; c'est l'événement le plus renommé au monde pour les arts vivants. Plus d'une soixantaine de pays, y sont présents cette année. Josef Nadj a été sélectionné pour participer au projet « Intersection » basé sur l'intimité et le spectacle : village éphémère composé de boîtes "Whites cubes / black boxes" dressé pour une trentaine d'artistes mondialement reconnus, chacun investissant sa propre boîte.

Josef Nadj a été directeur du Centre Chorégraphique National d'Orléans de 1995 à 2016. En 2017, il établit à Paris sa nouvelle compagnie Atelier 3+1.

Source : Josef Nadj

En savoir plus : http://josefnadj.com/

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