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JOTR

D’après "Janet on the roof" pièce chorégraphiée par Pierre Pontvianne créée le 5 juillet 2016 au Festival des 7 collines – Comédie de Saint-Étienne 


La pièce JANET ON THE ROOF

JANET ON THE ROOF retranscrit un état de sidération qui finit par tout imprégner, et devient la toile de fond de nos existences. 

L’attention du spectateur est amenée à se concentrer sur un endroit physique, primaire, provoqué par le trop-plein d’événements terrifiants que nos sociétés peuvent traverser. 

Attentats, catastrophes, menaces ... sont des impacts qui compriment le temps de nos perceptions. Il s’agit de s’emparer de ce temps pour l’étirer et le diluer, pour essayer de mieux le comprendre, pour soulever, élargir les micro-évènements qui s’y produisent : les évidences, l’irréversibilité, la logique de l’instant, la stupeur ... Ce sont des choses qui, prises séparément sont assez simples à analyser, mais que nous n’avons pas le temps de saisir dans leur instantanéité. 

JANET ON THE ROOF véhicule et provoque un contexte de sidération porté par l’interprète. Deux singularités fortes lui sont imposées d’emblée. Le corps perd son visage, il perd son identité, il devient commun, humain ; puis sa physicalité est étirée dans le temps. Il entre dans une démultiplication de l’échelle du mouvement, il propose continuellement de nouvelles images qui glissent l’une dans l’autre, qui se relaient, la première infiltrant la suivante et ainsi de suite, jusqu’à de brutales césures. Sa danse s’exprime dans une perte et une récupération continue du mouvement qui fait puis défait ce qui vient d’être terminé, qui en récupère le matériau, qui recommence, sans jamais s’arrêter. 

JANET ON THE ROOF est une chute, un mouvement inéluctable. À l’instant où l’on voit la feuille se détacher de l’arbre, on a compris qu’elle allait se poser au sol. Ce que l’on regarde, c’est tout le chemin qu’elle fait pour tomber, qui repose toujours sur le même principe, mais qui se trouve être toujours singulier. Le mouvement de l’interprète, sur 50 minutes, suit un principe analogue, celui du thème et de la variation, qui agit à la fois à l’endroit de la surprise et du connu. 

La sidération se produit aussi dans ce constat : ce qui survient nous surprend en même temps que c’est identifié, presque attendu. Dans JANET ON THE ROOF, on retrouve ces soudaines compressions du temps qui s’opèrent sous l’effet d’un choc. La première surprend le public, la deuxième déjà moins, et la troisième se transforme presque en situation habituelle. La peur nous permet peut-être de chercher des solutions, la sidération, quant à elle, éradique toute la fertilité du possible. La terreur, elle, crée une angoisse qui se diffuse et qui, par sa répétition, finit par nous engourdir. 

Ce qui nous surprend nous sidère et ce qui nous sidère ne nous surprend plus. La pièce dit, entre autres choses, cette érosion de nos sensibilités. 


Le film JANET ON THE ROOF

« [...] L’adaptation filmique de Janet on the roof me donne l’occasion d’aller plus loin dans ce dialogue cinétique entre le corps du danseur et l’œil de la caméra, extension du regard du spectateur qui pénètre ainsi jusqu’au cœur de la danse. 

Le rythme de ce travelling entre en dialogue, en relation, avec le rythme chorégraphique, pour en révéler les glissements et revirements sensibles. Absent et omniprésent à la fois, le spectateur entre dans le territoire de la danse, l’intimité de la performance. Il scrute les formes, les espaces, les pleins et les creux, les muscles, les cheveux, la peau... 

La magie du montage de cinéma lui offre le privilège de l’ubiquité : la danseuse apparaît tantôt monumentale, monstrueuse, par le choix d’un gros plan, d’une perspective inattendue. Tantôt, au contraire, par le choix d’un plan d’ensemble, elle semble minuscule, perdue dans l’immensité. 

Dans Janet on the roof, un mur noir long de sept mètres pour deux mètres de hauteur se rapproche lentement tout au long du spectacle, du fond de la scène où on le distingue à peine d’abord, jusqu’à l’avant-scène, où il prendra finalement la place de la soliste. Ce lent et subtil amenuisement de l’espace mène à l’anéantissement de l’être qui, jusque-là, dansait devant nous. Un effet tout à la fois simple, implacable et puissant. 

Au cinéma, cette idée doit être retranscrite avec la même subtilité et la même inexorabilité, pour en transmettre toute l’émotion. D’une part, grâce à un découpage qui se resserre progressivement et joue avec la perception, presque inconsciente, de la fin qui approche. D’autre part, grâce à un plan qui proposera une perspective inédite, un point de vue sur le dispositif scénique que le spectateur de théâtre ne pouvait pas avoir : celui d’un plan en coupe de l’ensemble du plateau. Au fur et à mesure de la représentation, l’espace de l’interprète se restreint, alors que la pénombre envahit concrètement l’écran, jusqu’à avaler l’interprète. 

JANET ON THE ROOF propose de faire l’expérience paradoxale, simultanée, d’une disparition et d’une apparition. Le corps, tendu dans l’effort constant, entre effacement et dévoilement, finira par être avalé par l’émergence régulière et inéluctable du mur, forme pure, rectangulaire, noire, insondable. Le vivant n’est plus, seul reste le solide inanimé, la matière impassible. [...] » 

David Mambouch 

Pontvianne, Pierre

Lauréat du prix de Lausanne en 1999, Pierre Pontvianne travaille au sein de compagnies internationales - Nederland Dans Theater, Frankfurt ballet, Carte Blanche... Il s’investit dans de nombreux projets chorégraphiques alternatifs et fonde la compagnie PARC en 2004 à Saint- Étienne, avec Émilie Tournaire et Pierre Treille. 

Depuis 2012, le travail de Pierre Pontvianne est présenté dans de nombreux festivals : Festival des 7 Collines, June Events, Biennale de la danse, Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine Saint-Denis, Festival Pharenheit, Festival Sens dessus-dessous, Festival Antigel, Festival International Les Brigittines, Festival Faits d’Hiver, Festival de danse de Cannes... Il est aussi montré, entre autres, sur les Scènes Nationales de Gap – la Passerelle, de Blois – la Halle aux Grains, de Chalon-sur-Saône – l’Espace des Arts, à la Comédie de Saint- Étienne, à l’ADC de Genève, à l’Arsenic à Lausanne, au Korzo Theater à Den Haag, à la Maison de la Danse et au Théâtre de la Ville. 

En 2021 et 2022, Pierre Pontvianne présente deux créations commandées par le Ballet de l’Opéra National de Lyon : la pièce BEASTS et un solo dans le cadre du programme Danser Encore. Il prépare, pour la fin de cette année, la pièce Kernel, commande du Festival de Danse de Cannes. 


En savoir plus : http://www.compagnieparc.com

Mambouch, David

DAVID MAMBOUCH est formé comme acteur à l’École Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre de 2001 à 2004. De 2004 à 2010, il est comédien de la troupe permanente du Théâtre National Populaire. Parallèlement, il tourne en tant qu’acteur pour le cinéma et la télévision. 

Après une formation de scénariste aux côtés de Jean-Marie Roth, il co-écrit plusieurs scénarios de long métrage, écrit et réalise également de nombreux courts métrages, notamment avec Laure Giappiconi et Olivier Borle, une mini-série en 12 épisodes intitulée La Grande Cause. Auteur pour le théâtre, il écrit Kaveh Kanes (2003, mise en scène de Catherine Hargreaves, ENSATT), Terrible (Européennes 2004, Théâtre Les Ateliers), Premières Armes (2007, mise en scène par Olivier Borle au TNP), Noires Pensées, Mains Fermes (2008, mise en scène par l’auteur au Théâtre Les Ateliers à Lyon), I-A (2017, mise en scène Olivier Borle au Théâtre des Clochards Célestes) et La fin de l’humanité (2021) commande pour Philippe Vincent (Cie Scènes Théâtre Cinéma). Depuis 2012, il collabore avec la Cie Maguy Marin, comme réalisateur d’abord, pour le film nocturnes, adaptation cinématographique de la pièce éponyme, et aussi comme interprète pour les reprises de May B et Umwelt. Il crée aux côtés de Maguy Marin et Benjamin Lebreton le solo Singspiele, dont il est interprète et créateur sonore. 

En 2015, il met en scène Juan (Théâtre National Populaire), puis Hamlet-Machine (Théâtre du Point du Jour) en collaboration avec Philippe Vincent. Il collabore avec le chorégraphe Pierre Pontvianne (Cie PARC) avec lequel il crée la pièce Mass en septembre 2018 aux Ateliers de Paris. En 2018, il réalise le documentaire Maguy Marin - L’Urgence d’Agir (prix de la critique) qui sort en salle en mars 2019. Il réalise également JOTR, d’après la pièce Janet on the Roof du chorégraphe Pierre Pontvianne. Il a également réalisé le film May B , qui sort en salle fin 2020. 

En 2021, il compose la musique du spectacle Mangeclous, d’après Albert Cohen mise en scène par Olivier Borle/Théâtre Oblique (Théâtre de la Renaissance) et celle du spectacle Y aller voir de plus près de Maguy Marin (Festival d’Avignon). Pour cette dernière pièce, il collabore avec Anca Bene à la création de films projetés en scène. 

JOTR

Direction artistique / Conception : Réalisation, montage : David Mambouch

Chorégraphie : Pierre Pontvianne

Interprétation : Marthe Krummenacher

Conception vidéo : Image : Pierre Grange ; Assistante image : Pascaline Manachère

Lumières : Valérie Colas

Costumes : Janet Crowe

Décors : Pierre Treille

Son : Pierre Pontvianne

Autres collaborations : Machinerie : Coralie Verdier

Production / Coproduction de l'œuvre vidéo : Compagnie PARC / Coproduction This film was partially made possible with funding from KYLIAN PRODUCTIONS (NL), Le Dôme Théâtre Albertville, Avec le soutien du Ministère de la culture / Direction générale de la création artistique. Avec l’aimable autorisation de Janter Lumban Gaol, Apen Sitanggang, Guy de Saint Cyr pour leurs images des avalanches pyroclastiques du volcan SINABUNG à SUMATRA. Location matériel Philippe Vincent / Cie Scènes – Theâtre – Cinéma. Le Tournage a lieu au Dôme Théâtre à Albertville et Ramdam, un centre d’art en juin 2019. 1ère diffusion le 6 décembre 2019.

Durée : 40 min

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