EIFMAN BALLET THÉÂTRE SAINT PÉTERSBOURG - Boris Eifman - Création 2006
Ballet en deux actes créé en 2005 d’après le roman de Léon Tolstoï
Léon Tolstoï commence Anna Karenine en 1873 puis l’abandonne. Il le reprend quelques années après, et le publie en 1877. Ce récit a été inspiré à Tolstoï par un fait divers : le suicide d'une femme abandonnée par son amant qui était un voisin et une connaissance de Tolstoï. Cette jeune femme s’est jetée sous un train dans la petite gare de Lassenki. Tolstoï a vu son corps déchiqueté. C'est de cette image qu’est né le «destin» d'Anna Karenine.
«La danse est un domaine particulier qui permet d’exprimer les drames psychologiques. Une possibilité de pénétrer l’inconscient. Chaque nouveau spectacle est une recherche de l’inconnu.
Le roman Anna Karenine m’a toujours intéressé. Lorsqu’on lit Tolstoï, on sent la maîtrise extraordinaire de l’auteur pour décrire le monde psychologique de ses héros. Une précision et une sensibilité étonnantes qui reflètent aussi la vie de la Russie. Dans le roman Anna Karenine, on trouve non seulement l’étude profonde du monde psychologique de son héroïne, mais une véritable révélation psycho-érotique de sa personnalité. Même en lisant la littérature d’aujourd’hui, on ne trouve pas de telles passions, de telles métamorphoses ou fantasmagories. Tout cela est devenu la matière de mes réflexions chorégraphiques. Le rythme tranquille de la famille Karenine (fonctionnaires d’état respectant rigoureusement les conventions sociales) laisse transparaître une illusion d’harmonie et de paix. La passion d'Anna pour Vronsky, détruit et bouleverse leur vie habituelle. La sincérité des sentiments des deux amants est rejetée, et fait peur par son authenticité. L’hypocrisie de Karenine convient à tout le monde, sauf à Anna. Elle préfère l'amour passion qui l’absorbe tout entière, au devoir de mère envers son fils. Elle se condamne à une vie d’exclue. Il n’y a plus de moments heureux, ni dans les voyages, ni au sein de son riche domaine familial, ni dans les plaisirs de la vie sociale. Seules restent les sensations tragiques, de manque de liberté de cette femme, pour ses relations passionnelles. Je comprends telle femme, qui devient dépendante d’un homme. Cette dépendance comme toute autre, est une maladie et une souffrance. Anna a mis fin à ses jours, afin de se libérer, et abréger sa vie effroyable et pleine de souffrances. Pour moi, Anna est un caméléon puisqu’il y a deux êtres en elle. Extérieurement - une femme du monde qui apparaît comme telle à son mari, à son fils, et à la société. Une autre - une femme, plongée dans le monde des passions. Qu’est-ce qui est le plus important ? Préserver une illusion acceptée de tous dans l’harmonie, de devoir, et les sentiments familiaux, ou se soumettre à une authentique pas- sion ? Avons-nous le droit de briser la famille ? De priver l’enfant de la protection maternelle, pour la folie de la chair ? De telles questions ne laissaient pas tranquille Tolstoï dans le passé, nous ne pouvons pas non plus nous en échapper aujourd’hui. Il n'y a pas de réponse ! Il n'y a que la soif inassouvie d’être compris, aussi bien dans la vie que dans la mort.»
Boris Eifman
Crédits
Direction artistique, chorégraphie : Boris Eifman
Danseurs du ballet :
Solistes
Maria Abashova, Vera Arbuzova, Natalia Povoroznyuk
Yury Ananyan, Oleg Gabyshev,
Albert Galichanin, Andrei Kasianenko, Oleg Markov, Yury Smekalov
Corps de ballet
Diana Danchenko, Sofia Elistratova, Marianna Marina, Liana Maysheva,
Natalia Pozdnyakova, Elena Ponomaryova, Natalia Smirnova, Anastasia Sitnikova, Oksana Tverdokhlebova, Valentina Vasilieva, Valeria Volobueva, Ekaterina Zhigalova, Viktoria Zaripova, Evgenia Zodbaeva
Sergei Barabanov, Pavel Harbachou,
Andrei Ivanov, Mikhail Ivankov, Dmitry Fisher, Anton Labunskas, Alexander Melkaev,
Batyr Niyazov, Ilia Osipov, Maxim Pegushin, Igor Polyakov, Roman Soloviev,
Sergei Volobuiev, Sergei Zimin
Directeur du ballet : Gennady Albert
Répétiteurs : Valentina Morozova, Elga Kalmykova, Tatiana Sevostianova, Igor Kuzmin, Natalia Sazonova, Oleg Paradnik
Musique : Piotr Ilitch Tchaïkovski
Sérénade pour cordes - Suites n°1 et 2
Balade symphonique Voïevoda Scherzo opus 42
Symphonie pathétique
Manfred Poèmes symphoniques
Francesca Da Rimini Fantaisies symphoniques
Adagio Cantabile Symphonie n°2
Hamlet Ouverture fantaisie Suite n°3
Méditation opus 42
Tempête Fantaisie symphonique Roméo et Juliette Ouverture fantaisie
Directeur technique : Alexei Donde régisseur plateau Alexei Petrov
Régisseur général : Vadim Semarov
Régisseur lumières : Yury Timofeev
Techniciens lumières : Vladimir Vasilevsky, Dmitry Russkikh
Régisseur son : Leonid Eremin
Sonorisateurs : Elena Kurinova, Marina Mikhailyukova
Machinistes : Yury Eliseenkov, Sergey Grigoriev, Alexander Yaroslavtsev habilleuses Elvira Sheykina, Elena Niyazova, Tatiana Smirnova
Maquilleuses : Natalia Karavaeva, Tatiana Suvorova
Pianistes : Irina Tsilman, Raisa Abbyasova médecins Alexander Meshcherin, Natalia Samoylenko
Costumes : Viacheslav Okunev
Effets spéciaux Leonid Eremin
Décors Zinovij Margolin
En accord avec les Productions Internationales Albert Sarfati