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Sans titre, 2002, avec Maria Donata d'Urso

Boucle 6

CN D - Centre national de la danse 2002 - Réalisateur-rice : Goldring, Laurent

Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse

Producteur vidéo : Production Laurent Goldring

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Attention !
Cette vidéo contient de la nudité ou de la violence.

Sans titre, 2002, avec Maria Donata d'Urso

Boucle 6

CN D - Centre national de la danse 2002 - Réalisateur-rice : Goldring, Laurent

Présentée dans la/les collection(s) : Centre national de la danse

Producteur vidéo : Production Laurent Goldring

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Sans titre, 2002, avec Maria Donata d'Urso

Sans titre, 2002, avec Maria Donata d’Urso fait partie de la série d’œuvres vidéo de Laurent Goldring Boucles de corps

Cette boucle est issue du travail entre Laurent Goldring et Maria Donata d’Urso, à Paris en 2002. 

Boucle reprise dans les pièces de Maria Donata D’Urso Pezzo 0 et Pezzo 0 (Due) (2002). 

Boucle présentée dans la cadre de L’exposition # 26, Musée national d’art moderne, Centre Georges Pompidou, Paris (France), 2002.


Boucles de corps 

On  croyait savoir reconnaître les différentes parties d’un corps, mais  Laurent Goldring fait vaciller cette évidence. L’impression d’étrangeté  provient des postures sans significations, de l’espace sans direction,  des mouvements sans finalité ni aboutissement qui mettent tous les  organes sur le même plan. Tous ces principes qui organisent la prise de  vue convergent pour remettre en question des hiérarchies qui organisent  le corps. L’art se charge en général de légitimer ces hiérarchies :  normalement la tête s’oppose au sexe, les épaules aux fesses, et la main  au pied. Toutes ces oppositions structurantes imposent des images pré-visibles  où le corps est érigé en porteur de signes. Ici, au contraire, le nu  apparaît avec toute sa matérialité et dans ce qu’il a d’excessif, de non pré-vu, de toujours nouveau. L’image (du corps) n’est pas une représentation. L’image est un organe. 

Elle  ne devient représentation qu’en un second temps, quand elle acquiert la  capacité qu’ont toutes les fonctions du corps humain de se détacher  sous forme d’objets techniques avant de faire retour comme prothèse. Et  comme l’image se réincarne aujourd’hui par les effets combinés du génie génétique,  de la chirurgie plastique, du relooking total et du fitness, il est  d’autant plus urgent de la penser au ras du corps. Laurent  Goldring, en studio, dirige son modèle par l’intermédiaire de l’écran  vidéo : l’image ne ressemble plus au corps mais c’est au corps de tenter  de ressembler à l’image vers laquelle l’artiste le dirige. Il s’agit de  rendre de plus en plus visible (par les indications à l’image qui sont  suivies par le corps qui « écoute », l’écran et l’artiste, et qui le  traduit en mouvements) ce qui émerge à l’écran et qui doit devenir  évident pour tout le monde : ce qui ne veut pas dire que ça doit  susciter les mêmes affects ou que ça doit avoir la même signification  pout tout le monde, mais plutôt rendre évident le non pré-vu, et le non pré-visible. 

« Petit à petit, à force d’observer ce n’est plus un organisme que l’on voit, mais une espèce de noeud de chair sans direction. Plus rien n’a de nom, pattes, jambes, cous, poils, cheveux, on ne sait par  où prendre ces corps pour les décrire. (...) On ignorait encore tout ce  que peut un corps, ce que peut devenir un torse, un bras selon son  orientation, une nuque selon ses oscillations, et même rien qu’une toute  petite surface de peau. Aucune de ces formes ne se ressemble, pourtant  toutes sont travaillées par une incessante confluence de forces qui les  fait tenir et persister. Des blocs de corporéité, définis par des  tensions, des tractions, des affaissements, des contractions, plus que  par des formes, ou des images. » Sophie Charlin, Balthazar, 2001. 

La  boucle s’est imposée comme la forme la mieux adaptée à ce regard. Les  infra mouvements, micro-oscillations quasi statiques, produisent des  images incompatibles que la répétition rassemble dans la vision d’un  corps improbable qui prend le pas sur la figure humaine pour s’installer  dans une nouvelle évidence. La boucle offre donc une véritable  expérience visuelle couplée à une expérience de pensée, mais aussi et  peut-être surtout une expérience temporelle. Elle ne s’inscrit ni au  passé comme la trace photographique, ni dans le futur où se cache le  ressort de l’image cinématographique qui ne se comprend que par l’image  qui suit et le climax final tout au bout du suspense. La boucle est  l’expérience d’un présent sans rupture, qui intègre l’accumulation des  métamorphoses. La répétition provoque le plaisir d’un regard libre de  toute interprétation imposée. À partir de la boucle, on peut ainsi, tour  à tour, questionner la photographie comme annulation des métamorphoses  multiples du réel, et le cinéma comme occultation de ces différentes  vérités au profit d’une reconstruction purement consensuelle. 

Ceci  au moment où le « design » s’empare du vivant après s’être emparé des  objets, où les corps sont formatés par les biotechnologies, le génie  génétique, la chirurgie plastique et réparatrice, la cosmétique, et les  tatouages, ce qui inclut les gestes du travail et de la séduction, les  comportements et les relations entre sujets. De la même façon que les  peintres ont dû se confronter au design quand les objets se sont mis à  se représenter eux-mêmes et à prévoir leur apparence, de la même façon  c’est aujourd’hui toute la représentation des corps qui est contrainte  de choisir entre accepter cette prévisibilité (la définition de l’art  pompier au XIXème et aujourd’hui) ou tenter d’y échapper (la révolution  moderniste). Mais cette alternative a du mal à se formuler quand les  nouvelles normes sont relayées par l’injonction contemporaine à jouer  avec les images déjà faites plutôt que d’essayer d’en créer de  nouvelles. 

Goldring, Laurent

Laurent Goldring est un artiste né en 1957, à Paris, où il vit et travaille.

Après des études de philosophie (École Normale Supérieure (Paris), City College (New-York)), il s’oriente vers un travail artistique, à la croisée des arts plastiques, de la vidéo, de la photographie et du cinéma. Ce travail est tout de suite remarqué : une exposition personnelle au Centre Pompidou en 2002 commissionnée par Christine Van Assche, un portrait par Jacqueline Caux suivi de deux articles, par Laurence Louppe et Laurent Goumarre, dans Artpress, puis un entretien avec Cyril Beghin et Stéphane Delorme et un texte de Françoise Parfait apportent une reconnaissance rapide. 

Les interventions se succèdent dans les grandes institutions : FRAC Franche Comté (Cesser d’être un, 2020 pour Dancing Machine), Musée des Beaux-Arts de Lyon (2019), Kindl Berlin, Biennale de Venise (Der Bau et Collective Jumps, 2016), Garage, Moscou (Collective Jumps, 2016), Le Bal (Cesser d’être un, 2016), Jeu de Paume (Broken Loops, 2014), MOMA PS1 (La Rencontre, 2014), Fondation Gulbenkian (Sculpture mobile #4, 2002), Musée National d’Art Moderne (Expo N°26, 2002)...

Il fait aujourd’hui partie de prestigieuses collections publiques comme le Musée National d’Art Moderne (Sans titre acquis en 1989, Petite chronique de l’image (1995/2002) acquis en 2003, 24 images seconde acquis en 2013).

En lien avec le monde de la danse, ses images de corps ont influencé de nombreux chorégraphes. Il a directement participé à la création des spectacles de Xavier Le Roy, Blut et Boredom, Ectoderme et Self-Unfinished (1996-1998), et de Maria-Donata d’Urso, Pezzo 0 (uno et due) (2002). Il a ensuite cosigné avec Benoit Lachambre, Saskia Holbling et Louise Lecavalier les pièces rrr... (reading readings reading) (2001), Is you me (2008) et Squatting Project (2012-2016), avec Germana Civera, Figures (2008), avec Isabelle Schad, Unturtled (2009/2012), Der Bau (2013) et Collective Jumps (2014), et avec Eva Klimackova, Ouvrir le temps (2014).

En 2016 et 2017, Le Palais de Tokyo a montré une douzaine de vidéos de corps (Alter Ego), alors que le Bal (Paris) et Garage (Moscou), ont présenté des sculptures vivantes, performances à l’intérieur d’espaces sculptés ou tissés. En 2018-2019, il a créé Fauteuils à Uzès danse et au Potager du roi. Il termine actuellement un dessin animé expérimental avec Louise Lecavalier.

Laurent Goldring est représenté par la Galerie Maubert, Paris : https://www.galeriemaubert.com/laurent-goldring

Sans titre, 2002, avec Maria Donata d’Urso

Direction artistique / Conception : Laurent Goldring

Interprétation : Maria Donata d’Urso

Production / Coproduction de l'œuvre vidéo : Production Laurent Goldring

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