AFFRANCHIES



Amalia Salle
LA COMPAGNIE BAHIA
BAHIA est un état du Brésil populaire pour son mélange d’épices. La compagnie est composée de six danseurs hétéroclites. Chacun, par ses expériences et sa singularité, représente une épice qui, en les mélangeant, relève les créations chorégraphiques. Fondée en janvier 2019, la compagnie BAHIA est dirigée par la chorégraphe Amalia Salle et est composée de six danseurs interprètes. Définie comme une compagnie urbaine contemporaine, c’est à travers la danse hip hop et contemporaine que celle-ci s’empare de l’actualité, de la société moderne et des dégâts de la technologie sur différentes générations.



Clémence Rionda
1 - ©Duy-Laurent Tran
2 - ©Duy-Laurent Tran
3 - ©Dan Aucante



Marion Agosta
©Duy-Laurent Tran
©Duy-Laurent Tran
©Duy-Laurent Tran



Tessa Egger
©Duy-Laurent Tran
©Duy-Laurent Tran
©Duy-Laurent Tran



Mat Ieva
©Duy-Laurent Tran
©Duy-Laurent Tran
©Dan Aucante
« Aussi loin que je me souvienne, je ne me suis jamais sentie adaptée dans cette société. J’ai toujours été en quête de sens, en quête de connections, en quête d’authenticité. Les questions existentielles se sont bousculées encore et encore. Je peux le dire avec des mots aujourd’hui, mais un nuage d’incompréhension planait dans ma tête. Je me retrouvais donc à me faire caméléon dans toutes sortes de situations. Mais quelle est ma place ? Comment me sentir intégrée ? Comment me sentir moins “handicapée” dans cette société ? Et finalement comment m’affranchir ? Système scolaire désastreux pour ma sensibilité, je n’y voyais qu’une seule voie de vie possible : l’artistique. Cette flamme qui brûle en moi depuis mon plus jeune âge, cette envie de pouvoir m’exprimer et faire quelque chose qui me parle sincèrement ; peut-être me sentir vivante d’une certaine manière. Affranchies est une pièce chorégraphique qui met en lumière les questionnements sur le sens de sa vie. Sujet finalement très parlant pour moi ! Dans cette pièce chorégraphique Amalia nous demande une mise à nu et une implication émotionnelle intense. Certains jours, la mise à nu est plus facile à faire que d’autres. Il m’arrive parfois de ne pas avoir envie de faire “violence” à mon corps. Quelques scènes étant dures à interpréter pour moi ; où l'engagement vient chercher dans des sentiments plus rudes. Mais très vite, au fur et à mesure que la pièce avance, je ressens ce soutien vibrant entre les autres danseuses, et une forme d’apaisement. Je crois que danser Affranchies me permet de dire par le corps ce qu’il n’a pas pu être exprimé durant des années dans mes ressentis personnels. C’est peut-être aussi un moyen de retirer quelques somatisations à chaque fois que j'interprète cette pièce. Je l'interprète comme je suis, dans les directions émotionnelles qui me sont demandées, mais toujours avec ma palette de couleurs. Amalia recherche cette sincérité d’être et non pas de jouer. Cette pièce ne peut pas être menti, elle n’a rien de mécanique, tout doit être cherché et recherché en profondeur. De longues discussions ont été faites entre nous danseuses et Amalia. Dans le processus de création nous avons ri, parlé, pleurer, puis parlé ; entre incompréhensions et compréhensions : parler. Nous avions, je crois, toutes besoin que la trame émotionnelle soit ficelée d’une manière à ce que l’on puisse constamment interpréter en vibrant et racontant pleinement Affranchies. Affranchies raconte ce que c’est que de vivre inconsciemment, et parfois malgré nous, dans une aliénation sociale. Comment se découvrir, se rencontrer, s’aimer, trouver un soutien, trouver l’Amour, et finalement se rapprocher au plus près de son être. S’affranchir ne serait-il pas trouvé sa liberté ? » Vous avez cinq heures.



Philippine Dinelli
©Dan Aucante
©Duy-Laurent Tran
©Dan Aucante