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Tauride

Création 1992.

La Nouvelle danse française eut des façons très diverses de mettre en pratique son entrée en résonance avec son temps. Quand certains chorégraphes cultivèrent les tendances des attitudes, modes de vie et d'expression qui composent l'air du temps, d'autres montrèrent une préoccupation beaucoup plus politique. Ainsi Catherine Diverrès engage la réalisation de sa pièce Tauride à l'automne 1991, alors que la guerre commence d'embraser la Yougoslavie, laissant l'Europe médusée devant la résurgence de barbaries à fondements ethniques sur son territoire. Médusée et par trop passive, considère la chorégraphe, qui en passe alors par Eschyle pour déployer une vision tragique de l'humain, où la danse croise le texte littéraire et philosophique. Chacun de ses onze interprètes s'est projeté dans un héros tragique, et un montage de type cinématographique fait se télescoper les béances et surgissements qui animent le théâtre hétérogène des espaces et des images mentales qui en découle. Créée au terme d'une résidence au CNDC d'Angers, cette pièce fut retenue comme un moment essentiel de la chorégraphie contemporaine.


Source : Gérard Mayen

Diverrès, Catherine

Catherine Diverrès naît en Gironde en 1959, et passe une enfance entre France et Afrique. Dès l'âge de 5 ans, elle se forme à la danse classique auprès de Sylvie Tarraube, puis de Suzanne Oussov, selon la technique Vaganova. Dans le milieu des années 1970 elle aborde les techniques américaines (Limon, Graham, Cunningham, Nikolais), et entre en 1977 à Mudra Béjart.

Elle danse un temps pour les Ballets Félix Blaska (1978) puis pour la compagnie Nourkil – danse-théâtre et pour Elinor Ambasch (1979) avec Bernardo Montet. En 1980 ils intègrent la compagnie de Dominique Bagouet à Montpellier, notamment pour les pièces Grand Corridor et Toboggan. A la suite d'une série d'ateliers, Catherine Diverrès conçoit Une main de sable, création pour cinq danseurs pensée depuis un travail en commun autour des thèmes d'origine et de territoire, qui sera présentée au festival de Montpellier en juillet 1981.

En 1982, Elle s’installe à paris avec Bernardo Montet. Advient la préfiguration de ce qui deviendra le Studio DM, avec la création d'un solo de Catherine Diverrès, Consumer, puis l'obtention d'une bourse d'étude du Ministère de la Culture, leur permettant de se rendre à Kamihoshikawa (Japon) suivre une formation de six mois auprès du maître de butô Kasuo Ohno.

La première pièce officielle du Studio DM, Instance, est créée par Catherine et Bernardo Montet en 1983 à Tokyo, et la légende veut qu'elle laissa « muet le maître du butô en personne. » Elle est suivie du Rêve d'Helen Keller en 1984, conçue par Catherine Diverrès seule, et primée lors du Concours de Bagnolet. Sept autres pièces voient le jour entre 1985 et 1994, faisant l'objet de différentes collaborations. De cette première période de création, on note que Catherine Diverrès continue à danser dans chacune de ses pièces. A ses côtés, Bernardo Montet se pose également comme un collaborateur et interprète d'exception : « Deux danseurs hors pair : elle, lointaine, intouchée, lui, massif et virtuose à la fois, tous deux réunis dans une même façon de ployer le corps et de passer avec aisance de la lenteur la plus suspendue à la brutalité la plus vive » (Chantal Aubry).

Le studio DM – où désormais chacun des deux chorégraphes signe ses propres pièces - acquiert progressivement une reconnaissance critique, publique et institutionnelle : les spectacles font la une des festivals les plus prestigieux d'Europe (Avignon, Montpellier, SIGMA à Bordeaux, Sringdance à Utrecht, Glashuset à Stockholm, Festwoch à Berlin…), et sont montés grâce à différentes coproductions (CAC d'Orléans, Théâtre de la Ville, Quartz de brest, CNDC d'Angers, …).

En 1994, Catherine Diverrès et Bernardo Montet sont nommés codirecteurs du Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne, que Catherine Diverrès continuera à diriger seule à compter de 1998. Ce qui, peut-être, détermine le plus pertinemment cette période tient probablement à l'incursion de textes poétiques ou philosophiques dans les créations. Si l'incursion de textes n'est certes pas nouvelle dans les œuvres de Catherine Diverrès, du moins prend-elle, dans ces années-là, un tour essentiel dans les enjeux, artistiques comme de réflexion, portés par la chorégraphe. Il paraît nécessaire de souligner l'importance de la pratique de l'écriture chez Catherine Diverrès. Les archives des documents artistiques de la chorégraphe montrent assez l'ampleur et la qualité de son implication dans les éditoriaux des Lettres du CCNRB comme dans les dossiers de création : toutes les notes d'intention des pièces, exclusivement rédigées par elle, témoignent d'une grande exigence et d'une rare clarté de pensée. 

L'année 2008 est marquée par le retour au statut de compagnie indépendante, que Catherine Diverrès nomme Association d'octobre. La première pièce créée après le départ du CCNRB, Encor (2010), est une commande de la Biennale de danse de Lyon dont c'est alors la dernière édition pour son fondateur Guy Darmet. C'est d'ailleurs ce dernier qui lui suggérera ce titre, telle une pirouette actée et symbolique à leurs départs respectifs. 

En 2012 est créé le solo O Senseï, dansé par Catherine Diverrès. Il s'agit d'une commande du CDC-Les Hivernales, que la chorégraphe conçoit en hommage à Kasuo Ohno, mort en 2010. Ce solo constitue actuellement la seule pièce dansée par Catherine Diverrès. La dernière pièce à ce jour date de 2013 : Penthesilée, créée au Théâtre Anne de Bretagne, renoue avec le format de pièce de groupe, en réunissant sur scène une équipe de neuf danseurs. 


Source :  Alice Gervais-Ragu 

Tauride

Chorégraphie : Catherine Diverrès

Interprétation : Lluis Ayet Puigarnau, Thierry Baë, Fabrice Dasse, Katja Fleig, Olivier Gelpe, Anne Koren, Vera Mantero, Bernardo Montet, Marie-Hélène Mortureux, Rita Quaglia, Giuseppe Scaramella

Scénographie : Jean Haas, assisté de Jacques Bourgoin

Texte : Jean Giraudoux, Hugo Von Hoffmenstbal

Musique additionnelle : Z. Bartos, Fred Frith, Iannis Xenakis, Arnold Schönberg

Lumières : Pierre-Yves Lohier

Costumes : Cidalia Da Costa, assistée de Manon Martin / Masques : Daniel Cendron

Son : Lluis Ayet Puigarnau, Bernardo Montet, Denis Gambiez

Autres collaborations : Voix : Kazuo Ohno, Anne Koren (lisant Jean Giraudoux et Hugo Von Hoffmenstbal), Vladimir Jankelevitch / Cinéaste : Téo Hernandez

Production / Coproduction de l'œuvre chorégraphique : Coproduction CNDC Angers, Théâtre de la Ville, commande du Centre de production chorégraphique – Orléans, Théâtre national de la danse et de l'image – Châteauvallon, Studio DM

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