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99 duos

Origine
Il y a eu d'abord cette envie -cette nécessité ?- de quitter un moment la belle fréquentation des personnages qui escortent généralement les chorégraphies de Jean-Claude Gallotta. Oublier un temps Daphnis, Ulysse, Don Juan, jusqu'à Don Quichotte et Marco Polo. Du moins les oublier comme figures tutélaires des chorégraphies pour peut-être les réintroduire autrement, comme souvenirs, comme réminiscences de ballets anciens.
L'envie donc, comme une cure, comme un retour aux sources pétillantes, de débarrasser l'argument même de toute image accompagnatrice. Déjà, Ulysse parcourait son chemin sans le visage d'Ulysse ; déjà Presque Don Quichotte traversait le Plateau sans la silhouette d'Alonso ni celle de Sancho ; déjà Les Larmes de Marco Polo effectuaient leur voyage sur la joue du temps sans que l'explorateur génois soit incarné. Un pas de plus, une peau narrative de moins, et voici une nouvelle chorégraphie, sans pseudonyme, qui avoue son nom générique, qui, dès le titre, dévoile sa structure, et n'indique rien de la chair et des vêtements qui la recouvriront.
A revenir aux sources, il fallait bien entendu revenir à la forme première, à la composition chorégraphique par laquelle Jean-Claude Gallotta est devenu chorégraphe, (« Pas de deux » en 1980), celle qu'il a travaillée au cours des vingt dernières années et dont il pense aujourd'hui n'avoir pas épuisé toutes les combinaisons. Des duos, selon lui, il en resterait beaucoup à faire. Quelque chose comme mille. Exactement : une infinité. Voici donc mille duos, et même mille et un duos, comme les Nuits ; et même mille et trois, comme les Femmes ; et même cent sept, comme les ans ; et même trente-six comme les chandelles. Ce sera finalement quatre-vingt dix-neuf duos, pour aller jusqu'au bout des nombres duels.
Il ne s'agit pas d'un exercice de style, ni d'un exploit chorégraphique. Il s'agit de dire avec le rythme (la danse, la musique, les mots) les incalculables variations du Deux, chiffre de toutes les ambivalences et des dédoublements, la première et la plus radicale des divisions, germe de l'évolution créatrice. Pour cela, Jean-Claude Gallotta a convoqué ses interprètes, un comédien, des musiciens, et des gens. Ces derniers  - aperçu d'humanité, de tous âges, de toutes corpulences, de toutes différences -   forment la première partie, accompagnant / accompagnés par le « gai bégaiement » d'un comédien et la musique de Strigall. Les danseurs de la Compagnie, ensemble dans la deuxième partie, racontent tout ce qu'ils savent des agencements du deux. Les mêmes huit interprètes, mais couple après couple, inscriront quatre duos pour finir au fronton de cette (ribam) belle histoire, de cet écheveau qu'on n'achèvera pas.    
Claude-Henri Buffard

Note d'intention
Parmi les adversaires : la solitude.
Avec ce spectacle, nous avons imaginé que nous étions de taille, prêts à la lutte. Par précaution, nous nous sommes fictivement multipliés, pareils aux quelques milliards sur la planète. C'est que nous ne connaissons pas encore, de la solitude, la teneur exacte, le degré de gravité, les modes de transmission.
Aussi effectuerons-nous avec « 99duos » de nombreux tests visant à vérifier les pouvoirs du deux. La solitude s'y dissout-elle ? Si oui, à quelle vitesse ? Nous étudierons bien entendu sa résistance entre deux corps qui s'aiment. Moindre des choses. Sa fonte aussi, ses effets silex. Nous ajouterons, pour voir, une troisième solitude. Nous mesurerons l'amplitude du choc. Nous verrons également si quatre solitudes ne pourraient pas trouver à s'unir deux par deux, on ne sait jamais, si cinq et six ne permettraient pas de, si vingt et cent n'entraîneraient pas à.
« 99duos » ne relèvera pas toutefois de la simple performance arithmétique. Jean-Claude Gallotta, tout en traçant entre les corps de nouvelles bissectrices, continue à compter sur l'inventivité du vivant et l'audace du singulier.
De cette façon, pour nous soustraire au moins un moment au venin de la solitude, le chorégraphe cherchera davantage à charmer le cobra qui est en elle qu'à le disséquer, à l'étourdir, nous avec, au son d'une de ses figures préférées : le duo.
Normalement, l'animal devrait y laisser quelques écailles.
Claude-Henri Buffard

Point de vue
Gallotta a décidé, une fois pour toute, d'être là ou on ne l'attend pas.
Transfuge des Beaux-Arts, chef de tribu chorégraphique - le fameux Groupe Emile Dubois et dynamiteur de mythe comme Don Juan ou Nosferatu, le grenoblois ne cesse d'insuffler de nouvelles énergies à son talent. Pour la nouvelle création de sa compagnie, 99duos, cet artiste hors du temps a eu l'idée de revenir à ses premières amours en s'attachant à la figure du couple. Avec son compère, l'écrivain Claude-Henri Buffard, Gallotta espère "trouver un passage pour dire une autre forme et décliner ce chiffre magique, 2". Il imagine déjà ce rapport à l'autre induit dans le duo tout comme des traductions philosophiques du 1+1. Et s'en amuse:"j'ai envie de simplifier ce geste, loin des extrêmes"dit-il. Ainsi libérées des conventions chorégraphiques, les combinaisons du "mathématicien" Gallotta n'ont pas fini de s'exposer. De quoi vous réconcilier définitivement avec les chiffres.
Philippe Noisette

Gallotta, Jean-Claude

Après un séjour à New York à la fin des années 70 où il découvre l'univers de la post-modern Dance (Merce Cunningham, Yvonne Rainer, Lucinda Childs, Trisha Brown, Steve Paxton, Stuart Sherman...), Jean-Claude Gallotta fonde à Grenoble – avec Mathilde Altaraz – le Groupe Émile Dubois qui deviendra Centre chorégraphique national en 1984. Installé depuis ses débuts à la Maison de la culture (dont il sera le directeur de 1986 à 1989), il y crée plus de soixante chorégraphies présentées sur tous les continents, dont Ulysse, Mammame, Docteur Labus, Presque Don Quichotte, les Larmes de Marco Polo, 99 duos, Trois générations, Cher Ulysse...


Il a également chorégraphié plusieurs pièces pour le Ballet de l'Opéra de Lyon et pour le Ballet de l'Opéra de Paris. Invité par le metteur en scène Tadashi Suzuki à Shizuoka (Japon), il y a créé et fait travailler une compagnie japonaise de 1997 à 2000. Après l'Homme à tête de chou (à partir de l'album de Serge Gainsbourg dans une version d'Alain Bashung) en 2009, il crée en 2011 Daphnis é Chloé (Théâtre de la Ville) et le Sacre du printemps (Théâtre national de Chaillot) ; fin 2012, il présente Racheter la mort des gestes - Chroniques chorégraphiques 1 au Théâtre de la Ville, puis à la MC2 ; début 2013, la recréation d'Yvan Vaffan cherchant ainsi patiemment à partager avec le public un même récit, celui d'une histoire et d'un avenir artistique communs.

En octobre 2013, il co-signe le spectacle l'Histoire du soldat de Stravinsky et l'Amour sorcier de Manuel de Falla avec le chef d'orchestre Marc Minkowski et le metteur en scène Jacques Osinski. En 14-15, il présente le Sacre et ses révolutions à la Philharmonie de Parie et en juin, crée l'Étranger à partir du roman d'Albert Camus à la MC2 : Grenoble.

Il ouvre la saison 2015-2016 avec My Rock à la MC2 : Grenoble, puis au Théâtre du Rond-Point à Paris.

 

 

Groupe Émile Dubois

À la fin des années soixante-dix, une poignée de jeunes chorégraphes surgit sur la scène française. Jean-Claude Gallotta est de ceux-là. En 1981, Il crée sa compagnie, le Groupe Emile-Dubois avec Mathilde Altaraz, et huit danseurs (quatre garçons, quatre filles), inspiré par la révolution chorégraphique de Merce Cunningham et John Cage à New York. Ces danseurs ne sont pas recrutés sur les seuls critères techniques mais sur leur personnalité, leur différence, leur désir de s’intégrer dans un groupe ; l’un vient du théâtre, un autre de l’architecture, une troisième est médecin.


Le G.E.D. est invité à s’installer comme cellule de création dans les murs de la Maison de la Culture de Grenoble. Une de ses premières pièces, Ulysse (1981), est tout de suite reconnue comme fondatrice de la nouvelle danse française. Le chorégraphe surprend, avec un « ballet blanc » qui ne détruit pas le tissu classique, mais joue avec et l’intègre dans la gestuelle contemporaine.


Dans ces premières années, le G.E.D. contribue à faire naitre l’idée des Centres chorégraphiques nationaux. Celui de Grenoble est un des premiers, il lui est attribué en 1984.

Au début des années 90, le G.E.D. produit des spectacles appelés D.T.M (danse, texte, musique) selon cette idée que la notion de danse doit dépasser la simple question du mouvement des corps et doit intégrer le son, la voix, la parole, le sens.


Au fil du temps, l’équipe de danseurs se renouvelle mais l’importance que le chorégraphe accorde à la qualité des rapports humains entraine chaque interprète à suivre la compagnie sur plusieurs spectacles, à l’exemple de Thierry Verger depuis 1992, de Béatrice Warrand depuis 1995.


Le G.E.D. fait ainsi voyager dans le monde entier un style chorégraphique qui, à partir de la source Cunningham, s’est développé de façon très personnelle avec notamment l’introduction d’un humour gestuel et d’une réflexion permanente sur la singularité du corps de « ceux qui dansent, ceux qui ont dansé, ceux qui aimeraient bien, ceux qui ne danseront peut-être jamais".


Fin 2015, le G.E.D. quitte l’écrin du Centre chorégraphique national et reprend son identité première tout en continuant à travailler à l’intérieur de la MC2 Grenoble. Jean-Claude Gallotta devient également auteur associé du Théâtre du Rond-Point à Paris.


Le G.E.D. a présenté Volver en 2016, a repris My Rock, a créé My Ladies Rock en 2017 et prépare Comme un trio d’après Bonjour Tristesse de Françoise Sagan (automne 2018) ainsi que la recréation de l’Homme à tête de chou (printemps 2019).

Outre les créations de Jean-Claude Gallotta, le G.E.D. gère également la transmission de pièces de répertoire et des actions de sensibilisation auprès de publics scolaires et amateurs.


Le Groupe Émile Dubois / Cie Jean-Claude Gallotta est soutenu par le Ministère de la culture et de la communication en tant que Compagnie à rayonnement national et international. Il est également soutenu par la Région Auvergne-Rhône-Alpes et le Département de l’Isère.


Source : Groupe Émile Dubois


En savoir plus : www.gallotta-danse.com

99 duos

Chorégraphie : Jean-Claude Gallotta

Assistance à la chorégraphie : Mathilde Altaraz

Interprétation : Mathilde Altaraz, Darrell Davis, Jean-Claude Gallotta, Ludovic Galvan, Benjamin Houal, Yannick Hugron, Ximena Figueroa, Hee-Jin Kim, Kae Kurachi, Massa Sugiyama, Thierry Verger, Philippe Chambon (comédien), avec la participation de 17 intervenants

Conseil artistique / Dramaturgie : Claude-Henri Buffard

Scénographie : Daniel Jeanneteau

Musique originale : Strigall

Conception vidéo : Raymonde Couvreu, Marie-Christine Soma

Lumières : Marie-Christine Soma

Costumes : Jacques Schiotto

Production / Coproduction de l'œuvre chorégraphique : Centre chorégraphique national de Grenoble - Théâtre national de Chaillot –Maison de la culture de Grenoble

Durée : 81'

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