"Depuis toujours présente en lui, la mort est désormais explicitement au coeur de son travail. Elle va être le point de départ de l'atelier qui débouchera, en janvier 1981, sur la présentation au studio-théâtre D'en Face d'un travail en cours, "Work in progress n°1", puis de "Requiem", pièce composée à la mémoire de son frère et créée au festival Danse à Aix en 1981 [...]."

source : d'après le livre de Chantal Aubry, "Yano, un artiste japonais à Paris", éd. CND, 2008

La pièce "Work in progress n°1" a donné lieu au film "L'oubliée", une marche funèbre avec chant et masques.

"Les cinq acteurs/danseurs/chanteurs, enroulés dans une variété de suaires, transmettent bien cette attirance-répugnance pour le "trou noir". Le résultat baigne dans la lumière et les tissus blancs du deuil oriental".

source : Alain-Paul Lequeux, dans la revue "Pour la danse", mars 1981

Dernière mise à jour : janvier 2013

Né à Tokyo en 1943, Hideyuki Yano part aux États-Unis en 1961 pour suivre des études littéraires, puis revient au Japon et s'intéresse au théâtre nô. En 1969, il crée ses premiers spectacles qui réunissent sur scène comédiens, danseurs et musiciens. Il s'installe à Paris en 1973 et fonde trois ans plus tard le groupe Ma Danse Rituel Théâtre, dont feront notamment partie Elsa Wolliaston, Lila Greene, Sidonie Rochon, Mark Tompkins, Karine Saporta et François Verret. Ses créations explorent les limites de la danse, aux frontières du théâtre et de la musique et sa figure – aujourd'hui en partie effacée et, à la fois, mythifiée – va occuper une place très particulière au sein de la nouvelle danse française.

Tandis que parallèlement le public européen découvre le butô, de l'œuvre d'Hideyuki Yano se dégage l'idée que la danse est l'expression, non pas d'une technique, mais d'un état intérieur où la sensation et le désir sont au premier plan. L'artiste suscite ainsi des univers plastiques au pouvoir magnétique, notamment avec « Géo-chorégraphie » (1977), « Hana-Cristal fleur » (1979), «Au puits de l'épervier» (1983) ou le triptyque «Salomé» d'après Oscar Wilde (1986).
En 1986, H. Yano devient directeur du Centre chorégraphique national de Besançon- Franche-Comté. Il décède à Paris en 1988.

(Source : document de présentation des fonds d'archives et collections particulières, CND, 2010)

Dernière mise à jour : janvier 2013